Le kanoune.
Pour toi je suis l’antiquité,
La tombe du soldat inconnu,
Tu viens en silence me surprendre,
Entreprendre de allumer mes cendres tapis,
Au fond de ce kanoune* froid et abandonné,
kanoune qui réchauffait, jadis, notre amour,
Cette sincère, sublime et tendre relation,
De deux cœurs fous de passions juvéniles,
Noyaient dans une mer d’insouciance,
Ignorant tout d’un monde malade d’incompréhension,
Je n’oublierais jamais ces longues soirées étoilées,
Blottis par l’esprit, les corps tremblant de sensation,
Les lèvres collants et frémissant de douceur
Arrosées de mots magiques et ensorcelants,
Sentant le jasmin, le lys et l'eau de rose,
Je n’oublierais ce visage d’ange souriant,
Ce sourire Ă©clatant distribuant le bonheur,
Tout un jardin splendide de fines fleurs,
Ces mots « h’bibou** » et de « Mon grand amour »,
Je meurs d’envie de te voir là auprès de moi,
Je meurs d’envie de te reprendre dans mes bras,
Sentir l’odeur envoûtante de ma Loba***,
Je meurs de désir et de bonheur,
De te voir, pouvoir, rallumer mon kanoune.
* Petit brasero en terre.
** Mon chérie.
*** Lionne.
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C’est la rivière qui apporte dans son cours l’espoir aux chercheurs d’or…Elle n’attend jamais de ces derniers qu’ils en remettent dans le sien.
r.b.