La Ruelle qui ne rigole pas..
Partir en pèlerinage...
Loin de la rumeur du fleuve!
La ruelle du soir aux longs couteaux,
Grimpant comme une vigne rougissante.
L'éclipse des maisons qui baillent
Ont des rites de chuchotements.
Un silence mystique, poreux,
Monte des ruisseaux des trottoirs.
Une parole arquée, comme une flèche,
Enfle, rugit, océan de guerre!
De honte, l'ombre qui se rétrécit
Aux jugements des réverbères!
Et ce brouillard qui descend
Dans la ruelle de la couleuvre!
Prisonnier de rêves opaques,
Je me sens en pesanteur, hors du temps..
Dehors, d'un bar poudreux, aux vitres fumées,
Une panthère a figé la clepsydre du temps..
Elle arbore son armure de filets d'océan,
M'invitant à la danse d'étreintes infernales!
La Nuit consommée tricote des lueurs,
Irisant l'appétence de fauves endormis..
L'aube a ouvert ses paupières,
Dans une chambre baignée de sueurs..
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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.