Patience , patience
J’ai beau sur des airs de salsa faire rouler mes hanches,
Lorsque de mon balai j’en fais tournoyer le manche,
Je vis reclus dans un triste monde de grande solitude,
Mais qui depuis toutes ces années est devenue habitude.
Ma vie est toujours rythmée sur la même orchestration,
Une mélodie que je joue en solo depuis tant de saisons,
Je suis coincé dans une bulle que j’appelle stratosphère,
Ce n’est pas un monde imaginaire mais juste mon univers.
Mon réveil sonne il est quatre heures trente du matin,
Alors je me lève vite pour aller faire mon petit turbin,
Car si je traîne c’est sur je vais me farcir les bouchons,
Ce qui dés l’aurore va me mettre d’humeur grognon.
Tel un robot j’émerge en mettant en marche mon ordi,
Puis je vais me faire un petit déjeuner et au carré mon lit,
Une petite douche et une lecture rapide de mes messages,
Et j’enfile ma tenue après un bref petit coup de repassage.
Alors je pars pour aller faire mon petit travail quotidien,
Celui de livreur qui depuis dix-huit ans me tue les reins,
Mais je l’aime bien car il me permet une indépendance
Sur l’organisation de mes tournées et de leur itinérances.
Donc au file de ces rues je livre mes gentils clients,
Avec un bonjour toujours aimable et ça vous fait tant,
Puis quand j’ai fini ma tournée à l’entrepôt je rentre,
Il est généralement au alentour de treize heures trente.
Ensuite je regagne tranquillement mon petit logement,
Et c’est la que dans ma vie il y a un grand manquement,
C’est qu’en ouvrant la porte il n’y a jamais personne,
Aucun bonjour en écho dans l’appartement qui résonne.
Je vis dans un monde de solitaire qui est hélas bien réel,
Mais qui devient au file du temps de plus en plus virtuel,
Car mon seul lien avec le monde extérieur est l’ordinateur,
Sur lequel je pleure cosette et crie tous mes pauvres malheurs!
Voilà une bien triste déchéance pour un petit bout de liberté,
Se retrouver seul chez soi ainsi entre ces quatre murs cloîtrés,
En transit comme je dis souvent en attendant ma mutation,
Mais qui ne vient pas et dont je commence à perdre raison.
Patience à dit mon patron alors je vais gentiment patienter,
En attendant de pouvoir toutes ces belles pistes aller dévaler,
Mais à celle ci jamais je ne renoncerais bien au contraire,
Car j’en ai besoin et c’est vital pour moi de changer d’air….
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