Plume de soie Inscrit le: 15/5/2009 De: Envois: 158 |
l'enfant (concours) * L'enfant.........................
L'enfant.........................
C'était l'instant où l'on ne distingue plus le jour de la nuit, le soleil de la lune; la mer s'avançait dans un silence sableux vers la cabane du vieil homme agonisant.........
Les étoiles du ciel et de la mer s'étaient données rendez-vous dans ses yeux illuminés et éclairaient d'une lueur discrète son visage usé.
Près de lui, un enfant, un enfant sans nom, sans âge, un simple enfant.
Et le vieux regarda la plage, la mer, le ciel, puis l'enfant.
_Fils, dit -il, écoute le vent, écoute le cri assourdissant du silence, c'est la plainte du monde, de ce monde hagard,angoissé et trop fier,écoute fils, le monde appalle un sauveur pour lui panser les plaies, le soulager, et lui montrer les fleurs naturelles de la pureté; écoute fils, entends-tu?
L'enfant resta silencieux, le vieux continua.
Il y a bien longtemps, un vieil homme qui mourait me l'a fait entendre et à lui un autre vieil homme et ainsi depuis le jour où le monde fut assez âgé pour se souiller.Depuis ce temps, fils, des hommes inconnus se léguent la plainte du monde, d'âme en âme, de coeur en coeur, de vie en vie, il y a toujours un enfant à qui ils montrent ces hurlements et cet enfant, fils, cet enfant aujourd'hui, c'est toi.
Tu déchireras,tu guériras, tu construiras; déchiffre la vie, défriche le monde, tu seras savant, bûcheron, docteur, puis boulanger, maçon, lave le monde et repeins-le en blanc.Et si tu ne peux en blanc, alors du plus clair que tu peux.
Tu voyageras,fils, tu voyageras..........Et ta route sera semée de crachats et de croix, pour te pendre, mais tu iras , tu iras , on te lancera des pierres pourries, des coups d'acier, mais tu iras, tu iras, fils, je le sais, je le sais.
Et pour que ta route soit moins dure, tu te bâtiras un univers bien à toi, rien qu'à toi, secret, magique, merveilleux, un univers où tu vivras, un univers que personne ne pourra venir souiller et meurtrir. Et quand le monde turbulent et ton univers vierge et inviolé se fondront en une harmonie cosmique, alors tu jetteras l'ancre sur une plage et dans une cabane, sur un lit, un enfant, un enfant comme toi sera là et tu lui diras en blanc, fils, en blanc, en blanc........
Et soudain le noir envahisseur s'empara de la pièce.L'enfant effrayé sortit de la cabane en courant et tomba, haletant, le nez dans le sable de la mer qui se retirait à vagues feutrées.
Des mouettes folles tournoyaient autour de lui et des poissons hystériques sautillaient à ses pieds.
En blanc, en blanc.........
Il se releva et se remit à courir de toutes les forces de ses petites jambes.
En blanc, en blanc, en blanc!!!!!!!!!!!!!!!!!
Comme les mouettes qui volent, comme les poissons qui sautent.
En blanc, en blanc!!!!!!!!!!! comme l'eau et la neige, le sable, la nuit.
En blanc!!!!!!!!!!!!!
Et l'enfant s'endormit à l'abri d'un rocher.
Un poète était mort
Un monde criait Un enfant dormait, un poète allait naître.................
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