Qu'arrive le printemps ou que vienne l'été,
Cela m'importe peu , mon coeur est en automne
Comme une feuille morte au gré du vent jetée
Qui fuit l'arbre de vie et devient autonome.
Mon coeur est morne et vide et pourtant plein d'amour ,
Mais cet amour parti au fond d'un cimetière
N'est plus qu'un souvenir dans la langueur des jours.
Je voudrais, comme lui, redevenir poussière.
A l'heure où tout renaît, où le printemps éclôt,
J'évite le soleil et je fuis la lumière,
Cherchant l'ombre partout, comme en un monde clos
Qui guiderait mes pas vers l'ultime frontière.
Tous les ardents rayons pour moi se sont éteints,
Mon environnement est fait de gris, de froid,
De ce gris et ce froid qu'ont les coupes d'étain,
Du gris de cette dalle, une tombe sans croix.
Qu'arrive le printemps ou que vienne l'été,
Mon coeur est morne et vide et pourtant plein d'amour.
A l'heure où tout renaît, où le printemps éclôt,
Tous les ardents rayons pour moi se ont éteints.
Poème de Claude Hugues Gaillard