Connais tu les étés de soleil en Armor
Les étés de chaleur sous un ciel libre et pur
Quand la mer bleue vient caresser les rochers durs
Et que les voiliers blancs glissent et virent de bord.
Connais tu bien Crozon les étés de ciel gris
Où Pen Hir domine un océan tout plombé
Les Tas de Pois semblent jouets abandonnés
Par enfants de géants qu’impatience aurait pris
Connais tu les étés de grand vent sur Fréhel
Où le vent laboure de ses griffes rageuses
Les rocs rouges rongés par les vagues hargneuses
Qui crachent leur colère en gros embruns de fiel.
Connais tu le crachin des étés trop chagrins
Où avec le vent d’Ouest le ciel nous semble fondre
En brouillard pénétrant qui nous ferait confondre
Les rochers isolés avec des brigantins.
Connais tu en été Brocéliande au matin
Où les arbres jouant de la brume rampante
Font croire que le roi Arthur toujours la hante
Sur son beau palefroi habillé de satin.
Connais tu les étés des rivières galantes
Laïta, Aulne, Odet, qui invitent aux beaux rêves
Sur leurs berges perdues quand le soleil se lève
Et vient balayer l’eau de couleurs chatoyantes
Connais tu la Bretagne ou crois tu la connaître
Et les mille facettes qu’elle sait montrer
Perds toi dans son mystère et tu vas rencontrer
L’esprit de temps anciens qui viendra t’apparaître.
Le 4 novembre 2005
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)