L'hydre
Tu m'apparais parfois à l'envers d'un miroir,
Hydre des profondeurs ridulant la surface,
Mais je ne suis pas toi, masque de peu d'espoir
Qui se fait le voleur du reflet dans la glace.
« je ne suis que l'ombre de tes pensées obscures
Un murmure de voix qui foule ton esprit,
Vigie des pénombres détroussant ta figure
Au silence du moi recouvrant les non-dits »Dans l'extrême des nuits, tu transpires mes pleurs,
Ces eaux infidèles dépouillant jusqu'aux songes
Qui désertent mon lit et les creux de mon cœur,
Au vif des querelles dont l'acide me ronge.
« Même si tu renies la part du double « jeux »
Ton âme, elle, sait, que ta chair me costume
Dans l'ourlet de tes « si », au noir de tes aveux,
Où je noie tes marais quand tu craches mes brumes. »Au revers du regard, je te vois, vil démon
Parcourir mes terres dévoilant ta nature,
Pétrifiant mon brouillard pour cacher l'horizon
Et devenant chimère sur mon être en rupture.
« Gardien de tes abords, Je reste transparence,
Ton autre, ton écho, en visage inconnu.
Sur la frange du corps, je brûle ton essence
Au bûcher de l'égo, dé-griffant tes refus. »Il est des abîmes sur lesquels nous dansons
Tant ils sont familiers à nos flammes de vie,
Ténèbres intimes dans l'éclat rubicond
D'un enfer sans palier où s'écrit l'amnésie...
©Mél