Le rossignol de la jovialité a quitté mon champ
Il a emporté avec lui le délice du chant
Le deuil enrubanne le corps de ma guitare
Le silence amer devient son unique tare
Il s'accroupit sur ses cordes silencieuses
Il y culmine comme une maladie pernicieuse
Le rossignol qui chantait dans son coeur
Cède le perchoir aux chouettes ,augure du malheur
Aucune mandoline
Ne puisse briser cette langueur lourde et vilaine
Qui ronge le tréfonds de ma guitare
Aucun oiseau ne puisse chasser le vide bizarre
Qui flétrit les cordes languissantes de ma guitare
Aucun divaset aucun fanfare
Ne puisse rendre le rythme à ma guitare
Ma guitare est abandonnée
Par le rossignol de la gaîté
La guitare de mon coeur chiale
Le rossignol de la joie l'a quittée sans signal
Il a volé indiféremment vers d'autres rives
Ma guitare n'était jamais rétive
Quand je câline ses jolies cordes
Une averse de larmes me déborde
Ma guitare était toujours de bonne mine
Maintenant le vide dans son sein culmine
Le rossignol de la gaiété est parti à l'improviste
Les cordes de ma guitare deviennent tristes
Le corps de ma guitare était fragile et beau
Maintenant est hanté par les sales corbeaux
Le rossignol a abandonné mon vaste champ
Il a emporté avec lui sa voix exquise et si rare
Le mutisme s'agenouille sur ma guitare
Qui dissiple le vilain cafard
Il est parti à tire-d'ailes
Pour chanter dans les champs d'autres îles
Aucune symphonie et aucun chant
Ne puisse tarir les larmes de ma guitare
Les brises de l'anatonie bercent les figuiers
De mon champ abandonné...
Le rossignol de la vie a laissé un morne vide
Dans le corps de ma guitare affligée ...
Envahie par un sentiment aride
A l"instar d'un zéphire torride
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