Le jour décline,
tout doucement tombe la nuit,
qui tout alentour obscurcit
avec son insatiable soif buveuse
de lumière,
et qui plante, généreuse,
des ombres dans notre réduit.
Il s’anéantit
le lit
dans l’obscurité,
il s’évanouit
ton visage brillant,
ton corps ravissant
dans l’ombre.
Mes yeux restent sans vue,
mais mes attentes continuent.
Il perdure,
tenace, le plaisir du désir,
il se maintient
insatisfait le délire.
Si on ne voit plus rien,
il y a d’autres sens. Volupté!
Il y reste d’autres moyens:
l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher.
Il prévaut
le toucher.
Ma langue, mes lèvres, mes doigts
tremblent autour de tes contours,
caressent tes seins, tes lisses fesses,
tes cuisses sans cesse.
Dans tes humides poils secrets
se perdent mes désirs inquiets.
Il m’appartient
cette nuit ton corps d’amante complexe.
Il m’attendrit
ton dévouement, la saveur de ton haleine,
tes gémissements,
de ta peau le parfum excitant,
la chaleur de ton sexe.
Il fait jour,
tout doucement
le soleil commence un nouveau tour,
il réapparaît
avec l’aube la lumière,
qui enlève à la nuit son capuchon
et me rend la vue, éclaire.
Il me plaît
de baiser ton visage.
Mon coeur se gonfle avec joie
de tendresse et d’affection
pour toi.
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Freddie, Thèze - Haute Provence