« APRES LE NEANT »
Quand son propre cerveau n’est plus qu’un labyrinthe
Où s’égare le vide au moindre coup de vent,
Que les mots sont absents, partis les pieds devant,
La machine à poème, il est certain, s’éreinte.
Souffle alors la tempête où l’abîme s’affaisse,
Les ailes des moulins inertes à jamais.
La plume s’ankylose et plus rien n’y peut mais !
La feuille vierge alors ne reçoit plus confesse.
L’orage peut tonner ! Endormis les neurones !
Des silences de ouate atténuent ses effets
Laissant le grand nuage accomplir ses méfaits.
Ah, mutisme étouffé ! Tu parades, plastronnes !
Tu t’estimes puissant face à cette détresse
Qui m’empêche d’écrire et de poser mes vers.
Mais il est un sourire à tuer les pervers
Aussi malsains que toi, j’en connais la caresse.
Quand Elle sera là tu ne feras pas face,
Tu t’évaporeras, te dilueras, vaincu…
As-tu jamais été ? J’en deviens convaincu !
Rien qu’à l’imaginer ton souvenir s’efface !
Je sens monter en moi cette force divine
Irriguant mon esprit qui n’était que désert.
Jaillissent les couleurs en immenses geysers
Pour colorer demain que déjà je devine.