Comme un voilier déboussolé dans le noir amer des océans
Je suis une pauvre Nation
Dans la paresse
Et la faiblesse
Mon ciel est obnubilé par la crainte
Mes horizons sont liés aux contraintes
Le mutisme est une brume âcre
Mon manteau grisâtre
Il ne me protège ni de froid
Ni des gouttes glaciales des crachins qui me broient
La brume de la couardise
Demeure narquoise
Elle guinche comme une mauvaise mégère
Qui ricane dans la figure des mes misères
Le silence mâtiné de panique
Est mon sort sardonique
Il altère la transparence de ma transparence
Il ôte les fragrances à fleur d'âge
Et lâche le remugle des déroutes
Sur les nuages qui m'enrubannent dans les tournants des routes
Je suis une minable Nation…
Mes saisons perdent la floraison
Par la force tyrannique imposée par d'autres raisons
Ma relève est une vieille pierre
Couverte de poussière…
Elle appesantit le vouloir de mes élans téméraires
Le poids insurmontable de ma parole
Pèse sur le ventre des vocables
Prive mes impulsions des son crucial rôle
Je suis une Nation larguée dans l'oubli
Qui ne voit ni l'aube ni la paix dans le lit
Le silence est une camisole
Qui antiffe mon courage
Et étrangle mes coups de rage
Torturant mon tréfonds et me désole
Le suivisme est un typhon hâtif à jeter mes souffles dans le précipice
Arrachant mes pas qui s'enlisent dans le sable de la défaite et vers moi se précipite
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