Dans la feuillure.
Des lacets de vertige. La route sur la tige. Un fond qui roule. Un vent qui fouette.
Aigues-marines au bord des précipices. Fourrés et rameaux, piquant un mur d'épines et de racines.
Glaciers ignés. Au tain d'un nuage. Tourbillons de diamants. A la source des roches.
Serpentins de chemins à travers les estives. Edelweiss en pente neigeuse. Les premières primevères fleurent.
Sillons de cascades. Retombée du ciel. Altitude assourdissant les airs…
Dans les sommets escarpés, les passages brumeux vaporisent l'ode des versants.
Les Pyrénées orchestrent le vent !
Un reste d'écho. Ma voix se rappelle. Montagne qui guette. La forêt tourne autour.
Les villages comme les dernières neiges, éclatent au soleil.
Une virgule apostrophe l'azur. Touche le dernier bouleau - à lui seul faisant toute la futaie du mont pelé -
là -haut, qui se perd.
J'ai les mains nues. Je ne cueillerai rien. Je garderai tout.
Frappée de verre, l'eau du torrent s'empierre. Le long de la route l'écoute et fond dans la meule.
Puis une ombre arrache tout. S'enfonce dans la sonde.
Trois kilomètres noirs, centrés de petites torches bleues et rouges éblouissent la voûte.
Dans ce sac, près d'étouffer, je pense au ciel. Après le tunnel. Au pont éternel !
Le pont des lumières, et de la rivière qui tannait les noms. Celui, à qui je donnais mon cœur de souche.
La buse déchire le jour. Les jonquilles en font partout !
Mes larmes ne savent à qui elles appartiennent dans ces moments réfléchis qui saignent et me reprennent dans le fleuve. Où mes vœux se sont noyés toujours, de jeter un caillou au fond de sa pupille.
Le temps d'une averse pour répondre qu'elles sont deux. Soleil dans la nue.
La montagne comme la mer reviennent.
(L'anneau des lampes)
Ema