Lorsque le ramier de la liesse quitte les branches de tes jours
Tâche de briser les barreaux rouillés dans ton cœur et ses alentours
La liesse est un ramier qui grandit dans les forêts des cœurs sans laisse
Il ne supporte pas planer entre les sillages sombres de la tristesse
La joie ne parvient ni des lointains continents
Ni des îles lointaines…
La joie est un ramier indifférent
S’il trouve dans ton cœur une branche et une fontaine
Il y demeure et chante jour et nuit
Mais s’il ne trouve qu’une cage étroite
Et un rameau calciné
Il déguerpit de façon maladroite
Laissant un duvet noir
Emblème de son grand ennui
Et signe de son désespoir
Si le friquet de la tendresse
Et les fauvettes de la finesse
Ne chantent pas sur les branches de ton âme
Tâche d’éteindre toutes les flammes
Qui brûlent la verdure des perchoirs
Là où ils désirent gazouiller matin et soir
Si la palombe du bonheur déserte ton arbre
Tâche de laver les coins et les recoins sombres
Soit dans la lumière soit dans l’ombre
Qui effraye les colombes
Et les palombes
Le bonheur est une colombe qui niche sous les arbres de la pureté
Elle abandonne la branche qui sent le moisi
Lorsque le friquet diapré de la béatitude
Ne chante plus comme d’habitude
Sur la branche du figuier de ton cœur
Tâche d’éteindre la voix des jérémiades
Chargée de plainte et de rancœur
Qui rend le ciel des êtres assez maussade
La béatitude est un oiseau bigarré
Qui gazouille dans les fissures des âmes patientes
Pour boucher les lacunes amères
Et par les silences hantés
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