Magali132008 a écrit :
Le grand foulard de mousseline tu as attrapé
ton corps soudain redevenu léger
de tes gestes séculiers retrouvés

Quand tes larmes silencieusement ont coulé,
sans un mot, sans un cri
juste ce gémissement accompagné
par le murmure chanté par tes sœurs, qui savaient.
En une longue plainte qui montait,
j’ai compris ta vie, sacrifiée,
l’amour ici interdit, le renvoi au pays
Le mariage arrangé, l’homme qui t’a forcé, en toute légalité.
Ta douleur faite femme, faite danse,
ton destin soumis aux traditions des « sages »

Tu ne m’avais jamais autant parlé que ce jour-là,
Sans dire un mot, oublieuse des autres, les yeux fermés,
tu racontais, tu dansais ta vie, et tes gestes pleuraient.
En danse lascive, loin des hommes, tu damnais ton âme,
racontait les éternels combats de femme,
Et enfin, je comprenais, bouleversée,
Ce que tu m’avais, un jour, avoué :
ma fille… ne connaîtra jamais
le même sort, la même lente mort.

Dis-moi , Fathia, le monde des musulmanes
A-t-il vraiment changé ?