Quoi de plus cocasse,
Au milieu de la mare,
Une grenouille croasse,
Parmi les nénuphars.
Quoi de plus enchanteur,
Que la tourterelle,
Sur le saule pleureur,
Agitant ses ailes.
Quoi de plus timide,
Que la douce violette,
Des matins humides,
Ajustant sa voilette.
Quoi de plus nonchalant,
Que compère hérisson,
Au soleil paressant,
Sous le lierre vagabond.
Quoi de plus amusant,
que le doux vent fripon,
De son jeu innocent,
Soulevant les jupons.
Quoi de plus charmeur,
Que l'astre désoeuvré,
Dans toute sa splendeur,
Du printemps retrouvé.
Et moi, le coeur enrubanné,
Aussi légère qu'un nuage,
J'avale à pleines gorgées,
Ces divins et purs présages.
Et l'azur fondant dans les bleus changeants,
Du bois reverdi d'où s'envole l'oiseau,
Le choix de flaner au hasard du cadran,
Berce mes sens de l'air du renouveau.
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"Il n'y a rien que les hommes aiment mieux à conserver et qu'ils
ménagent moins que leur propre vie" LA BRUYERE