« AMOURS… DE PAILLE »
Le soleil est plombé s’accrochant au zénith.
A l’ombre d’une meule une pensée l’assaille :
« Deux, trois fois, dans l’année, nous sommes dans la paille
Mais il dort près de moi d’un sommeil de granit !
Mes yeux convoitent tant cette bosse apparente
Sous son bleu de travail… Mais je n’ose bouger.
Il y a si longtemps qu’il ne s’est érigé
Dans des moissons d’amour dont je suis en attente.
Je voudrais tellement, mais je ne le peux point.
Sa colère serait explosive et mauvaise.
Je le connais si bien ! Pour la moindre fadaise
Il s’énerve de suite et ferait… tout un foin.
Alors je reste là , près de lui, calmement,
Goûtant à sa présence, aux relents de sueur.
Je vis des souvenirs de nos jeunes labeurs,
Quand la paille était douce à deux jeunes amants… »