Discret, il arrive à pas feutrés
Derrière ce splendide été
Le matin le jour tarde à venir
Et le crépuscule nous surprend sans le dire
Accueillons cette saison douce-amère
Qui va si bien à notre mélancolie
En dérobant ce paysage si vert
Et le transformant au gré de sa fantaisie
Jamais sur la palette des teintes
Le peintre ne pourra trouver
Ces couleurs uniques qui feintent
Et laissera une oeuvre inachevée
Il trouve son aboutissement
Là où nous conduisent nos pas
Dans ces forêts tellement immenses
Où les feuilles tombent comme un glas
Promeneurs aux épaules frileuses
Envahis par une émotion curieuse
Humons cette odeur particulière
Des sous-bois et des clairières
De la nature en déclin, détachées
Les feuilles descendent en beauté
Et en couches superposées
Crissent et murmurent sous nos pieds
L'une d'entre elles, par nous choisie
Finira dans un livre fermé, sa vie
La retrouveront beaucoup plus tard
Quand nous feuilleterons par hasard..
Nous nous rapprochons de nos cheminées
En allumant de bois, un premier feu
Pour regarder nos souvenirs d'été
Et en nous amusant à des jeux
Par les vitres j'aperçois
Un oiseau figé dans son désarroi
Réfugié sur un arbre dévêtu
Sur une drôle de branche nue
Dure encore un peu dans cette lueur dorée
Amènes et gardes ton mystère deviné
Automne roux, brun, mordoré
Atomne, ma saison préférée
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Ce que j'ai appris je ne le sais plus, le peu que je sais je l'ai deviné