Plonge dans les eaux vives, auprès de la cascade.
Virevolte, sans poids, comme plane une plume.
La forêt somnolente, enveloppée de brumes,
Protège le torrent avide d’escapades.
Même Fario*, la belle ne peut t’échapper,
Quand tu es affamée et cherche ta pitance,
Car tu es si agile, en toutes circonstances,
Que rien ne saurait t’empêcher de l’attraper.
Après un délicieux repas au bord de l’eau,
Partagé, bien sûr, avec ta douce compagne,
Pour quelques doux moments, la fantaisie te gagne,
D’une récréation et de jeux doux et beaux.
Et puis, dans son terrier, on va se reposer,
Pour une sieste tendre, qui tourne à l’amour.
Après, on dort en paix jusqu’au déclin du jour,
Pour à nouveau sortir quand le ciel est rosé.
Assis, sur l’herbe tendre de la berge haute,
Serrés l’un contre l’autre, et la tête aux étoiles,
On regarde la lune argentée, qui dévoile
Les arbres fantômes, que le lierre emmaillote.
On se renifle, avec tendresse, avec douceur,
Puis on va replonger dans les eaux frémissantes,
Qui luisent sous le ciel, mais restent caressantes,
Pour les loutres unies pour toujours par le cœur.
Le 17 février 2006
Nah Pee Eh : nom de la loutre en dialecte indien du Canada
Fario : la truite sauvage.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)