Reverrai-je, un matin....
Reverrai-je, un matin, mes alpages chéris,
Quand les gentianes bleues pointent dans les rocailles,
Que les rhododendrons surgissent dans les failles
Et que les pulsatilles au soleil se marient.
Reverrai-je, un matin, Brocéliande la belle,
Encore enveloppée des brumes du mystère,
Les petites chapelles aux vénérables pierres,
Témoins d’un passé aux forces surnaturelles.
Reverrai-je, un matin, Le Raz, Fréhel, Pen Hir,
Caps de fin du monde et défis à l’océan,
Si beaux sous la tempĂŞte qui souffle en hurlant.
Sans jamais me lasser, je veux y revenir.
Reverrai-je, un matin, Azay et Chenonceau,
Qui racontent un morceau de l’histoire de France,
Qui rivalisent de beauté et d’élégance,
Pour nous faire oublier de la vie les fardeaux.
Mais si on ne me donnait droit qu’à une chose,
C’est Chartres que je veux revoir, avant ma mort,
C’est là où j’ai vécu le moment le plus fort,
Là où l’esprit s’arrête, là où l’esprit se pose.
Mais quel que soit l’endroit de mon dernier voyage,
Je veux, pour compagnon, celui qui m’a donné
Tant d’amour, de tendresse, au cours de ces années,
Toi seul seras l’élu, car tu es le plus sage.
Le 9 février 2006
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)