Voici que descend le crépuscule,
Froide solitude au milieu du temps,
Brusque réveil d'une somnanbule,
Abandon des aveux dans le néant.
L'obscurité envahit tout mon être,
Je cherche tes yeux dans le ciel muet,
Je sens le souffle chaud de tes lèvres
Avreuver mon corps d'une flamme ailée.
Ah ! où es-tu mon doux et tendre amant?
Alors que ma mémoire refuse l'oubli,
Mes jours deviennent des rivières de tourments,
Véritable spirale du mépris.
Ne suis-je que le reflet de ton visage ?
Miroir brisé sous le vent du destin,
Bougie éteinte sur la dernière page,
Prière plongeant dans le gouffre sans fin.
Et maintenant, pourrais-je vivre sans toi ?
Mon âme meurtrie par tant de souffrance,
Echo perdu dans l'ombre noir du soir,
J'attends que vient la divine délivrance.
Voit, mon coeur, cette glace qui me dévore,
Symbole d'un pauvre passé sans gloire,
Subir tous ces maux sans aucun effort,
Je fuierai enfin sans un au revoir.
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"Il n'y a rien que les hommes aiment mieux à conserver et qu'ils
ménagent moins que leur propre vie" LA BRUYERE