Sonnet d'occis, morts.
Sonnet d’occis, morts.
Chorégies du silence en soleils nyctalopes,
Sables fossilisés au granit des guimauves :
Mes aubes vespérales ont deux yeux de cyclope.
Au couchant de l’éveil mon bonheur se fait chauve.
Mes étés frissonnèrent jusqu’au noël brûlant,
Au milieu de la foule seule me tais en criant.
L’arc-en-ciel délavé, veule en temps des courages,
Me regarde aveuglé survivre à mes naufrages.
On fusille mes paix, on massacre innocence :
Un ange libidineux terrifie mes confiances.
Seul le verbe sans nom verra calme colère,
Noircira feuille vierge et rira des secrets.
Alors remarchera enfin paralysée,
Jusqu’à lune jumelle retrouvée sur la terre.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...