Viens t'asseoir près de moi....
Viens t’asseoir près de moi, laisse moi te conter
Les miracles très purs causés par ma tendresse.
Blotti contre mon corps, la tête abandonnée
Tu connaîtras le sortilège des caresses
Et tu sauras comment, par un simple baiser
De paix et de douceur, au fond d’un bois morose
Un dragon sur le champ fut métamorphosé
Miraculeusement en une douce rose.
Je te dirai comme un désert de cailloux gris
Où l’on n’entendait plus qu’un vent aigre pleurer
M’a écouté et dès que je lui ai souri
A vu ses roches nues commencer à chanter
Une prairie pourra te raconter qu’un jour
Qu’elle frissonnait sous une averse glacée
Ma main la caressa alors avec amour
Et des colchiques bleus s’y mirent à pousser
Mes montagnes chéries où j’aime tant flâner
Savent que sur l’alpage où mon pas a posé
L’arnica et l’aster restent sans se faner
Piquant d’azur et d’or les prairies enchâssées
Alors je veux t’offrir tout cela pour toujours
Le dragon qui broie ton cœur si cruellement
Je veux le transformer en rose de velours
Tes larmes pétrifiées donneront des diamants
Et je veux que ton corps heureux puisse chanter
Etourdi par mes mains, ma bouche fureteuse
Je te transporterai au pays enchanté
Loin du monde égoïste et des âmes menteuses.
Je veux ressusciter une blanche orchidée
Baissant sa pauvre tête alourdie de chagrin
Et si tu me souris, tu n’auras pas idée
Du bonheur que j’aurais du soir jusqu’au matin
1995
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)