J’ai un soleil de retard
Foudre éclair tonnerre
La mer est bleue le ciel d’enfer
Tout au loin de mes rivages
Frêle esquif de mes parages
Vogue coquille mémorielle
D’astres naissants de vie sérielle
Il semblerait que nos mémoires
Se soient liées en doux ciboires
Nos âmes sont en évidence
Comme en accord d’accoutumance
Malgré les falaises de marbre blanc
Des ans outrages et des pourtant
Nous deux c’est comme un nomansland
Une sorte d’amour de contrebande
Etroit chemin des douaniers
On jurerait voir frangipaniers
Oh amène moi aux Marquises
On dirait que je serais ta conquise
On jouerait à faire comme si
Dieu que c’est triste de n’avoir qu’une vie
Il faudra faire taire les cigales
Et ne garder que le cristal
De cette insupportable lumière
Tu resteras un petit frère
Jusqu’au couchant de mes années
Ton aube éclabousse mes surannés
J’ai un soleil de retard
Mais tu me fais piquer des fards
Cher cavalier de mes orages
Tes infinis sont mes courages.
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repost
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...