Il blanchira plus encore
Je veux mourir ce soir, mais de toi.
Quelle plus belle mort tu pourrais m’offrir,
Quand un poignard entre tes doigts
Viendrait achever ce qui tardait à finir.
Mon sang y viendrait abreuver ce que tu implores,
Epouvantant ce qui te reste d’amour,
Et ta main rougie, tremblant encore,
Y viendrait creuser après le jour
Un tombeau aussi profond que tes remords.
Tu m’enfouiras d’un terreau amer
Peuplé de notre histoire qui s’endort,
Comme la fin d’un calvaire.
Tu laveras ta peau d’eau pure,
Mon sang blanchi coulera sur ton corps.
Débarrassé du parfum de tes injures,
Il blanchira plus encore.
Un jour, peut-être, tu verras quand vient l’aube,
Sur des pétales de fleurs endormies,
Quelques gouttes d’eau qui se dérobent
Comme des larmes de sang que tu as maudit.
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie. ( Ch. Baudelaire )
