Je suis ravi de dédier ce modeste poème à mon vieil ami Gribou qui me l'a inspiré avec son poème émouvant"Quand le coude réclame le comptoir"

Au bar populaire

Jour de paie
Jour amer
Bar insalubre
Dit populaire
Bière pas trop chère
Pour les prolétaires
La classe ouvrière
Morts-vivants
Sales
Violents
Menaçants
Moroses
Méchants
Grossiers
Obscènes
Buvant
Leur lie
Leur bruit
Leur fumée
Leur nuit
Leur survie
Leur agonie
Leur vie
Asphyxie
Sueur
Puanteur
Urine
Crachats
Détritus
Vomissures
Ivresse
Détresse
Beuverie
Somnolence
Errance
Insomnie
Oubli
Tournis
Tumulte nocturne
Musique inaudible
Télé invisible
Femmes introuvables
Ambiance misérable
Créatures pitoyables!
Seul
Taciturne
Face au zinc
Face au miroir
Face au désespoir
Face à ses déboires
Il boit
Il fume
Il tousse
Il écume
Il a mal quelque part
Là où ça fait très mal
Là où c'est trop profond
Là où ça saigne
Abondamment
Il a du mal
A dissimuler son mal
Qui le tenaille
Qui le ronge
Qui le mange
Je suis là
Je le regarde
Fraternellement
Il fait un effort troublant
De remonter le temps
De revenir au présent
Il me fixe intensément
Revenant d'un long voyage
Illusions,mirages
Je lui souris
Amicalement
Il me fixe longuement
Gravement
Il veut se confesser
Vomir son passé
Dire toute la vérité
Sa misère d'homme
Sa douleur,sa peine
Son déchirement
Il veut parler
Parlera-t-il
de sa fille aînée
Cloîtrée dans une maison close
Fanée et malheureuse
Et qui ne rêve que d'une chose
Qu'on lui offre une rose
Ou de son fils fanatique
Qui perd sa jeunesse en prières
Et qui ne rêve que d'une chose
Étrangler sa sœur
Et sauver son honneur
Ou de l'autre,drogué et chômeur
Noyé dans les chimères
Et qui ne rêve que d'une chose
Partir ailleurs
De l'autre côté de la mer
Ou de sa petite fille rachitique
Qui n'a pas de place à l'école
Et qui ne rêve que d'une chose
Voler comme l'hirondelle
Ou de sa femme un peu folle
Qui a toujours peur
Et qui ne rêve que d'une chose
Avoir un peu d'amour!
Parlera-t-il
De la lutte des classes
Des prolétaires
Des camarades
De l'exploitation
Du patron
De l'usine
Des machines
Ou de sa vie de chien?
Il veut parler
Il a tant de choses à dire
Tant de maux à vomir
Mais il ne dit rien
Il se lève et s'en va
D'un pas lourd et las
Me laissant là
Seul
Avec ma mélancolie
Chienne de vie!
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Agadir,le 16 Mai 2009

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Implacable constat cher Mostafa!
Un plaisir à lire malgré la noirceur qu'il dégage.
Amitiés de JP.

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Vivre ses rêves

Un bar qui grise vue la virulence de tes vers!Toujours agréable la lecture de tes poèmes.

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MB CANDIDE

Bonsoir mon ami Mostafa

C'est avec un immense plaisir que j'ai lu cet émouvant poème où tu dépeins si bien
des hommes, ô combien nombreux, si assoiffés d'une vie ô pas trop belle mais simplement qui assure un peu de dignité, mais qui n'est pas, hélas, toujours à leur portée vu leurs dures conditions de vie, de travail et de non travail ; et, souvent, inhumaines. Aussi pour alléger un tout petit peu leurs souffrances, ne serait-ce que momentanément,se rendent-ils là où ils croient et espèrent oublier un peu et s'oublier en noyant leurs chagrins dans les verres ...

Merci mon ami pour cette dédicace que j'apprécie fort bien et qui , étant de ta part, m'honore . Merci pour cette lecture si enivrante par son réalisme

Je suis très touché et très flatté de savoir que c'est la lecture de l'un de mes poèmes qui t'ait inspiré ce remarquable poème qui j'espère plaira à nos amis poétes de Oasis

j'aime beaucoup: c'est net et juste
merci pour le partage fils de mon pays

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Je ne suis qu'un individu de plus dans le rouage dans la vaste machine cosmique. Moi, qui croyais être libre et autonome, je ne suis qu'une poussière dans l'univers...

jp183 ,Candide ,grisou ,Lamkadmi :
Mes amis,merci d'avoir osé pénétrer cet univers insalubre des bars populaires marocains où toute la mélancolie des hommes du peuple est étalée au vu et au su de tout le monde!Atroce réalité!!!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

A mon sens toute personne aspirant à voir l'homme soit réellement Homme et digne de ce nom au sens noble, doit y pénétrer, du moins, par la lecture des efforts fournis par ceux qui se donnent de la peine de le décrire et surtout quand c'est si bien dépeint!

La tour d'ivoire et le moi et rien que le moi, c'est ce qu'il ya de plus dangereux pour la personne elle-même

J'espère que je me suis fait comprendre
Encore une fois MERCIpour cet écrit

Merci ,cher Gribou,pour cette mise au point et cette explication fort importante!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Le vrai poète c'est celui qui aspire toujours à la pureté....Que pourrais je dire vis-à-vis de ce géant poème magnifique

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Ton poème , je l'ai bu d'un trait tellement il est vrais . J'ai souvent vu ces scènes alors que le tourne disque n'arrêtait pas de chanter "mana illa bachar" de Doukali. La misère humaine n'a pas de frontière. ses victimes las de se battre se morfondent dans un élan suicidaire dans ces tripots mal fanés. Mostafa j'admire ton engagement.

ce Poème me rappelle ceux du grand kateb Yacine. ( loin de Nedjma surtout)
eh ben Mostapha quoi et dire sinon bravo?

j'adore ce poème plein de réalisme et sans concessions!

Mohamed-Rougie
Guepard
Awaliw
Mes très chers frères,je vous suis infiniment reconnaissant d'avoir lu ce poème qui me fait mal à la tête et qui me donne le vertige et le tournis!!!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

bien triste tous ces mots
mais si réel a la fois !
merci grand poète !

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Lire, c’est rencontrer du monde, au plus profond de soi.

Azul Mostafa
Un regard sensible et profond réaliste;un constat d'échec bien réussi et expilicté que j'ai bien apprécié
Je hais de plus en plus les bars!
Merci
Tanemmirt
Farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

Un texte naturaliste par son observation.

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FRISSON1
Farid
Crisroche
Je vous dis,chers amis:Merci d'avoir lu mon poème amer sur l'ivresse amère des hommes du peuple !!!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!