La nuit s’est fait douce et le ciel scintillant,
Les ombres complices, pour les nouveaux amants.
Sous la lune, le jardin devient mirage
Les couleurs fondent, les odeurs se propagent.
Le parfum sucré du chèvrefeuille ose
S’accoupler aux suaves fragrances des roses !
Le vieux saule est baldaquin, l’herbe, lit de velours,
L’oasis de verdure est un hymne à l’amour !
Leurs lèvres se sont jointes dans un premier baiser,
Espace et temps dissolus dans l’éternité.
Leurs mains cheminent sur des sentes ardentes
Guidées par une symphonie impatiente !
Les soupirs mêlés aux battements des deux cœurs
Entonnent un chant sacré, leurs voix s’unissent en chœur,
Andante d’émotions, rythmé par le désir,
Crescendo des pulsions cadençant le plaisir !
De leur souffle, virevoltent baisers et mots,
Venant éclorent sur le satin de leur peau.
Chaque syllabe, chaque geste déposé,
Forme des entrelacs de runes tatouées !
Formule antique d’une magie éternelle,
Trace indélébile d’amour intemporel,
Le tatouage aux mille couleurs a pénétré,
Mémoires et corps sont à tout jamais marqués !
Délicieuse chaleur parcourant de frissons
Chaque parcelle de chair vibrant à l’unisson,
Ce chemin invisible qui se dessine
Se fera douceur ou douleur assassine !
Si l’un d’eux se détourne, cesse un jour d’aimer
Le charme s’effacera, tristesse sera née !
Mais l’heure est au plaisir, laissons les donc s’aimer
Avant que de souffrir d’un dessin estompé !
TEMPS PERDU N° 66 6 MAI 09
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il y a parfois plus de coeur dans un baudet
que dans le plus beau des pur-sang