Plume de platine   Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 Envois: 2677 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 25 sur 250... - Merci Père Simon, répond Cathy, Édouard m’avait expliqué qu’il lui avait laissé comme un testament. Je ne manquerai pas de lui remettre, mais je préfère attendre quelques jours qu’elle retrouve ses esprits. Je vais rester près d’elle, je pense que nous nous aiderons mutuellement, il tenait une place si importante dans chacune de nos vies.»
Le jour suivant, les indiens ont préparé la sépulture d’Édouard, et son corps disparait dans les flammes, conformément à sa demande. Carole est choquée par ces funérailles, qui lui enlève à tout jamais celui qui lui avait donné une seconde vie, et qu’elle aimait plus que tout, jusqu’à avoir abandonné ses recherches pour se retrouver elle-même. Son chagrin est immense et s’amplifie les heures suivantes, elle est prise en charge par Manyva, qui l’emmène faire quelques pas dans la forêt. Stéphy profite de ces instants pour consoler Cathy, qui essaie avec beaucoup de difficultés de cacher sa douleur, pensant au moment où Carole lira les mots d’Édouard.
Un dîner grandiose a été préparé par toute la communauté, pour rendre hommage à l’instituteur disparu. Les enfants vont réciter quelques poésies, et les amis d’Édouard vont continuer de chanter ses chansons. La sérénité est revenue dans le cœur de Carole, qui, perdue dans ses pensées, se laisse guider par la musique et les chants, dans le souvenir des moments heureux passés dans ce village. Les conversations relatent les services rendus par Édouard, son talent et son expérience mis à la disposition de tous, sa sincérité et sa reconnaissance envers ceux qui l’ont approché. Aucun défaut ne perce les discussions, même pas les emportements de ses dernières semaines, leur respect et leur gratitude est trop élevée pour pouvoir l’accabler d’une quelconque imperfection.
Cathy va encore attendre cette soirée à passer, et laisse Carole partir se reposer. La fatigue la tient elle aussi, elle quitte donc l’assemblée à son tour pour aller se coucher. La nuit se fait longue car elle a du mal à s’endormir profondément, elle réfléchit au moment où elle va confier la lettre d’Édouard à Carole. Elle entend aussi le chagrin de cette dernière, qui semble avoir du mal à trouver le sommeil. Pour le vérifier, Cathy se lève et pousse la porte entrouverte de la chambre de Carole, qui, endormie, donne l’impression de faire un cauchemar. Décidant de ne pas la réveiller, Cathy retourne dans l’autre chambre, tandis que Stéphy, Ralph et Simon sont installés au rez-de-chaussée.
Le lendemain matin, même si la tristesse est toujours présente dans la grande maison, le calme a fait son entrée. Pour garder cette tranquillité, Cathy choisit de ne pas dévoiler le message d’Édouard avant le petit déjeuner. C’est donc une douce quiétude qui accompagne leur première heure, pendant laquelle le pasteur quitte le village en compagnie de Stéphy et de Ralph. Cathy les remercie de leur aide, puis, le temps de retourner se préparer, elle redescend après Carole, celle-ci est déjà repartie dans sa classe. Espérant se changer les idées, Carole a repris le chemin du travail et compte dès le lendemain reprendre les cours. Cathy arrive alors à cet instant pour lui remettre enfin le message d’Édouard :
« - Carole, le père Simon m’a confié cette lettre que lui avait laissé Édouard à ton attention.
- Une lettre d’Édouard ! S’étonne Carole. Mais pourquoi, pourquoi ne m’a-t-il rien dit ?
- Peut-être avait-il peur que cette vérité ne vienne troubler vos relations ! »
Carole se saisit de l’enveloppe que lui tend Cathy, et l’ouvre de ses mains tremblantes. Elle pensait avoir repris un peu d’assurance, mais cette nouvelle la décontenance à nouveau.
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