Lever du jour brumeux sur la Côte d’Opale.
Une lueur transie signe une aube trop pâle.
Sur la prairie blanchie par première gelée,
Un groupe d’étourneaux passe en belle volée.
Les fleurs se sont froissées et un feston de glace
Borde calices verts de dentelle fugace.
PĂ©tales ont perdu leur couleur, diaphanes,
Fripés par la froidure et tristement se fanent.
On n’entend pas un bruit, Nature semble en songe
D’un automne qui va comme l’hiver le ronge,
A peine au loin tinte tristement une cloche
Qui étreint notre âme d’un pleur qui s’effiloche.
A l’est un ciel orange annonce le soleil,
Mais ce n’est pas encore le temps du réveil
Sur les champs pétrifiés par ce froid trop précoce.
Il est trop tĂ´t pour du matin chanter les noces.
Dans cette solitude, la sérénité
Revient au fond des cœurs par la paix habités,
Loin des gens s’agitant pour prouver qu’ils existent,
De la gloire éphémère au pouvoir fantaisiste.
Revenir à l’essence pure de pensée,
Oublier orages tempêtes traversées,
Retrouver l’innocence et la voie plus profonde,
Pour que le verbe pur la poésie refonde.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)