Tu n’y peux rien
Tu n’y peux rien, non, tu n’y peux rien
Quand le temps s’en va, l’air chagrin,
Quand vont ces nuages discrets
Inventer d’autres cieux inquiets,
Ceux qui visitent mon cœur
A l’ombre de ton bonheur.
Tu n’y peux rien, non, tu n’y peux rien
De ces sanglots que je retiens,
De ma tristesse maquillée
Qui, sournoise, vient s’inviter,
Celle que tu surprends parfois
D’un sourire qui a froid.
Je meurs chaque jour, tu sais,
Du temps ,de ce qu’il nous fait,
Comment pourrais je te le cacher,
Regarde, il va tout emporter.
Tu n’y peux rien, non, tu n’y peux rien
De ces absences déjà lointaines
Qui, dans le ciel, quelque part se traînent.
Un coquelicot se meurt ce matin,
Viens, dis, prend mes mains,
Courbé, il a l’air pensif,
Le vent l’a pris en ses griffes,
Ses pétales meurtris se soulevant,
Ressemblant à de vagues gouttes de sang.
Tu n’y peux rien, non, tu n’y peux rien
De ce vent qui trace son chemin.
Tes lèvres ont l’air si pâle,
Quel murmure sous ce voile,
Quel mot vient se hisser,
Dis, laisse moi deviner,
Tu m’aimes, hein, tu m’aimes,
Moi je t’aime, je t’aime,
Dis, je n’y peux rien, non, je n’y peux rien.
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie. ( Ch. Baudelaire )