Plume de platine   Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 Envois: 2677 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 23 sur 250... Il n’y avait, jusqu’alors, jamais eu de conflit entre eux, et Carole se rend compte qu’Édouard est soudain devenu très agressif dans ses paroles. Puis, il passe des moments calmes où il dit regretter ses accès de colère. Carole ne sait plus comment faire cesser ces crises d’angoisses, car elle se rend compte qu’Édouard souffre de plus en plus, et qu’il n’accepte pas cette situation. Les remèdes de son guérisseur ne sont plus assez forts pour le soulager, et sans prévenir Carole, il a augmenté la prise de ses médicaments, afin d’essayer par lui même d’atténuer sa douleur. Tous ces derniers jours, Carole évite de se retrouver seule avec lui, à certains moments de la journée, et se confie à Yuna, pour qu’il prenne la voiture et parte prévenir Cathy, qui parviendra peut-être à venir l’aider à raisonner son frère.
Voici deux jours qu’Édouard sort à peine de sa chambre, il ne mangeait déjà plus beaucoup, mais avec cette fièvre qui l’oblige à garder le lit, tout semble perdu pour les habitants du village, qui viennent encourager Carole. Mais Carole, elle, ne veut pas laisser partir Édouard ainsi, alors elle prépare de nouveaux repas qu’il peut avaler. Yuna est déjà parti, avec Cyzeck, pour informer Cathy de la situation, et l’attendre afin de la ramener au village, si possible avec un docteur. Pendant ce temps, Carole se fait un devoir d’obliger Édouard à avaler quelques aliments qui devraient lui redonner des forces. Malgré lui, elle prend en main la gestion de ses médicaments, et s’aperçoit qu’il na pas respecté les prescriptions du médecin. Elle s’en veut de ne pas avoir été plus proche dès leur retour, mais Édouard ne voulait pas lui infliger ces contraintes, ce qui fait qu’il s’est renfermé sur lui-même avec sa maladie. Elle lui fait comprendre qu’il a eu tort de la laisser en dehors de son mal être, il reconnaît son erreur, et s’excuse de ses derniers emportements. En dépit de sa fatigue, Carole reste continuellement au chevet d’Édouard, Manyva ne quitte pas la maison non plus et lui apporte une aide précieuse, tout en continuant de gouverner les autres femmes du village.
Les heures sont interminables pour Carole, qui voit Édouard sombrer de plus en plus dans un état second. Le chagrin l’envahit toujours un peu plus, puisqu’elle a l’impression de le perdre à chaque minute. Elle prie le ciel pour l’arrivée rapide de Cathy, espérant qu’elle emmène un docteur qui puisse le sauver. Ses yeux sont rouges et enflés, tant elle est fatiguée, et ses larmes ne cessent de couler sur son visage. C’est une épreuve qu’elle n’accepte pas, et elle comprend les crises d’Édouard, tellement elle a envie de crier à l’injustice. La colère monte en elle, elle voudrait tout effacer et revenir quelques mois plus tôt, pour pouvoir prendre le pas sur le mal, qui avait commencé à ronger celui qu’elle aime tant. Ses yeux sont voilés, tandis que les battements de son cœur s’accélèrent…
Pendant ce temps, Yuna et Cyzeck ont réussi à persuader Cathy de venir d’urgence avec un médecin. Ils font le déplacement avec deux voitures, car Stéphy et Ralph ont tenu à les accompagner. Par ailleurs, Yuna est aussi allé demander la présence de Simon, le pasteur, selon les exigences d’Ynats, le chef du village. Ils sont tous très inquiets de voir combien de personnes ont formulé le vœu de les voir sans délai, et sont pressés d’arriver. Ils ne sont plus qu’à quelques mètres lorsqu’un cri strident parvient jusqu’à eux, alors Cathy s’affole brusquement car elle a reconnu la voix de Carole. Les moteurs tournent encore, quand elle se précipite en courant à travers la place du village, pour rejoindre la demeure au plus vite, suivie de tous les autres voyageurs. Les habitants du village, regroupés autour de la maison s’écartent pour les laisser passer, et c’est un nouveau cri qui résonne bruyamment de l’intérieur :
« - Non… Édouard… Je t’en prie réponds-moi… Aaaahhhh… … Papaaaaaaa !!!! »
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