Plume de platine   Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 Envois: 2677 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 20 sur 250... Edouard avait déjà été marié, et sa femme, institutrice elle aussi, apparaît sur plusieurs de ses films. Pour Carole, il a accepté de les sortir du nid à poussières dans lequel il les avait enterrés. Les revoir à ses côtés a fait s’atténuer sa douleur, car il a perdu sa femme à la naissance de leur unique enfant, et cet enfant tant désiré n’avait pas survécu lui non plus à l’accouchement. Personne dans le village ne connaissait jusqu’alors cette période de sa vie, et c’est Carole, avec son accord, qui va le dévoiler à travers le visionnage, et les différentes explications qu’Edouard lui a confiées, et qui lui ont permis de découvrir d’autres modes d’enseignement, à l’intérieur d’établissements scolaires importants, dans lesquels ils s’étaient arrêtés.
Les élèves sont très heureux de tous les changements qui interviennent et rendent l’école plus ludique, c'est surtout grâce à tous ces petits détails, que Carole a réussi à ajouter à tous leurs cours, principalement le travail manuel, comme la couture ou la sculpture, qui se développe avec de nouveaux outils et révèle certains talents. De son côté, Edouard est, lui aussi, entièrement satisfait de toutes ces innovations, qui agrémentent la vie de chacun. Carole est ainsi doublement comblée, d’un côté avec sa classe de jeunes élèves, vers qui elle tourne tout son amour maternel, et de l’autre côté, avec son mari qui l’aime et lui laisse une grande liberté dans tout ce qu’elle entreprend.
Quatre années se succèdent, et avec sa volonté d’encourager les habitants du village à apprendre à travailler, Carole a complètement transformé cette petite cité. Edouard a mis sa confiance en elle, une confiance qu’il a ensuite élargi à Yuna et Cyzeck, qui se partagent désormais l’enseignement dans une troisième classe. A l’occasion de leurs nombreux déplacements en ville, de nouveaux appareils ont pu être mis à la disposition des habitants, qui ont aussi appris à les réparer par eux-mêmes en cas de panne. De temps en temps, des cours sont donnés, par Carole, à l’aide de magasines, à quelques femmes qui souhaitent confectionner des vêtements, à partir des étoffes choisies et ramenées de ses déplacements en ville.
L’expérience et la précision de certaines indiennes permet aussi à Carole d’ajouter de nouveaux éléments à ses connaissances.
Edouard apprécie aujourd’hui l’enrichissement apporté à sa communauté, à travers la détermination de Carole. Elle lui a été d’une aide précieuse, aussi bien dans sa vie professionnelle que dans sa vie personnelle. Seul, il ne serait jamais parvenu à ce résultat, car à son arrivée dans ce village, c’était un homme renfermé sur lui-même, presque anéanti, qui s’était installé dans cette jungle. Aujourd’hui, il est heureux, ravi que Carole soit restée près de lui, et qu’elle ne lui parle plus de retrouver cette partie d’elle-même oubliée, ayant renoncé à ses recherches, puisque les réponses à ses premières requêtes n’avaient rien donné de concret. Le seul point important qu’ils aient pu obtenir concernait un avion en provenance de l’Europe, et ils avaient donc décidé de se préparer un voyage vers cette destination.
Cependant, chacun ne se rend vraiment compte de son bonheur que quand le malheur vient frapper à la porte. Il aura suffit de trois années supplémentaires, après toutes ces dernières modifications, pour que le destin se présente de façon tragique dans le petit village, agrandi à tout niveau. Un évènement fâcheux, pour le sorcier du village, qui avait pris l’habitude de soigner la maladie d’Edouard, maladie qui se manifestait de manière irrégulière, et avec laquelle Carole s’était accoutumée, puisque la guérison arrivait toujours après les traitements prescrits. Le sorcier, comme tout son entourage, était confiant, jusqu’au jour où les remèdes n’ont plus fait effet. N’écoutant que son courage, Carole convoque alors d’urgence Yuna pour emmener Edouard jusqu’à la ville où habite sa famille.
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