Giboulées de printemps
Le temps noirci, cendré d‘ indigo
S’amarre au sable, étale sa pénombre,
L’averse soudaine orne d‘anneaux
Les yeux de l’étang au regard sombre.
La pluie sarbacane tire et flèche
La pelouse et le chemin boueux,
Les pins ployés sous la douche fraiche,
Le maquis couché le dos peureux.
Feuilles froissées et folle déroute,
Bruits et craquements ; puis tout se tait.
Le silence imbibe goutte à goutte
Bras de mer et cimes des futaies.
Une brume s’accroche aux épines,
Germe du sol, s'enroule aux lauriers
Se faufile en liane serpentine :
Traîne floue de robe de mariée.
Pour un ciel nu, pale et délavé
Un oiseau s’envole du sapin.
Dans un arum au cœur déroulé
Boit la fourmi les pleurs du serein.
anita
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