Quand mon âme pleure....
Quand mon âme pleure aux ciels gris d’hiver,
S’enfuient pour toujours les bonheurs d’hier.
Quand l’esprit est noir et nimbé de brume,
Et que la pensée toujours plus s’enrhume.
Quand l’espoir s’éteint, la vie s’effiloche,
Chaque jour livrant son lot de taloches.
Quand, comme une épave aux vents ballottée,
L’avenir s’échoue pour se déliter.
Quand plus rien ne peut me faire sourire,
Que chaque instant me conduit vers le pire.
Quand de plus en plus, songer que la mort
Serait trouver là très aimable sort.
Alors je prends plume et je veux survivre,
Et les mots coulant, enfiévrés ou ivres,
Sont une saignée combien salutaire
Soulageant mon cœur bien trop solitaire
En éclats violents ou en tristes rimes,
Je déverse ce fiel qui m’opprime.
Je vide mon sac d’âcres souvenirs
Sur le papier blanc, à n’en plus finir.
Quand j’ai accouché de la môle infecte
De mes frustrations, répugnants insectes,
Quand j’ai fait le vide dedans ma tête
Poésie revient me faire la fête.
Ma plume s’envole au creux des nuages,
Décrit dans le ciel de jolis mirages,
Montagnes neigeuses, océans magiques,
Châteaux somptueux et fleurs magnifiques.
Et je ne peux pas m’arrêter d’écrire
Que mon esprit soit en paix ou en ire
Ma vie en dépend, ma plume muette,
Réduirait mon sort à triste bluette.
Pour autant que je livre ces tourments
N’est pas pour quêter vos apitoiements.
C’est comme un juron qui vient soulager
Un trop plein de nerfs qui est passager.
Si ces mots sont vus, c’est déjà partage.
Que vous ayez lu tout ce radotage,
Même sans donner un seul commentaire,
Fait que je ne suis plus un solitaire.
Et pour achever de tuer le mythe,
Il faut savoir que souvent je m’invite,
Pour trouver mes rimes à un expédient,
Dictionnaire est là , subtil ingrédient.
En effet génie ne fut pas donné
A ma plume pour écrits passionnés
Peu à peu j’apprends, mais lourde et la tâche,
Mais j’ai espoir et tous les jours m’attache.
Le 20 janvier 2008
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)