Fais de moi un bouquet d'infinis...A toi...
Fais de moi un bouquet d’infinis.
Vigne vierge de nos cœurs à débroussailler ; sécateurs tranchants ne sauront la détruire : préservons notre nature, interdisons à quiconque l’accès à notre bois dormant !
Panier de fruits de mes lèvres entrouvertes : viens, choisis groseilles juteuses de ma bouche acidulée de désirs, ou framboises tendres de plaisirs infinis…
Ta peau m’est vaisseau à gouverner. Sans boussole, je trouverai tes caps et la vague suprême qui te fera gémir sous mes cordages tempétueux.
Oui, attache moi ; noue mes sens de tes liens de soie vive, tiens mes mains pour me faire ta captive ; joue à prendre ma forteresse qui t’est déjà tant acquise…
Lac sombre et émouvant de tes yeux ; m’y noyer, définitive Ophélie. Perdre pied en ton regard, m’aveugler de tes soleils immenses, m’éblouir devant ces braises tourmentées.
T’apaiser des soieries de mes touchers. Cheminer sur ton corps en y semant des baisers cailloux blancs, me faire petite poucette de nos tendresses.
Descendre en rappel de caresses jusqu’au gouffre de tes vertiges ; goûter la neige éternelle qui sourdra de ce glacier enfin réchauffé. L’aimer.T’aimer.
Morsure tendre au coin de nos lèvres barbouillées de désirs. Ce baiser rêvé, nous en ferons un pacte : compagnons de l’arc-en-ciel, nous serons invincibles.
Amazone, j’ose le quart d’heure américain ; je choisis la musique, plus jamais nos désirs ne feront tapisserie.
Tu croques délicatement deux fraises des bois parfumées à l’ancienne ; saveur inaltérable et sauvage, sensualité immense de tes lèvres gourmandes.
Le temps est venu de baisser pont-levis ; le château vient à toi en toute innocence. Accueil triomphant au cheval de Troie, je me donne, prends moi.
Mémoire infinie de nos chambres d’amour ; le royaume de Danemark est envahi de nos cigales, Venise ne sombrera jamais.
T’aimer sera cadeau et vertige, absolue voltige. Emmène ta rose, cher Cavalier de mes tempêtes, fais de moi un bouquet d’infinis.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...