La vieille redingote usée
La démarche lourde et mal assurée
Il ramasse un mégot usagé
Le protégeant du vent pour l’allumé
Il croise des personnes concentrées
Pressées de rentrer
Après une longue journée
Sur l’ordinateur, passée à taper
Il est comme invisible sur les trottoirs
Une ombre, une odeur nauséabonde dans le noir
Mais enfin un plissement sur ses joues mal rasées
Un début de rictus sur cette bouche édentée
Finot, son fidèle cabot
Urine sur de splendides mocassins
Mais un coup dans le dos
Le laisse sur sa faim
Enfin il arrête son errance
Il a trouvé un porche
On est loin du confort d’une Porsche
Mais lui, il s’en balance
Le lendemain sur TF1
On annonce la fin
D’un inconnu qui parfume
Et s’approprie le bitume
Il s’est endormi un soir de février
On l’accuse de ne pas s’être manifester
Auprès des centres spécialisés
Sur les bras, il nous reste désormais un lévrier
A vraiment, ils sont bien tous les mêmes
Ils nous squattent les trottoirs,
Errent seuls dans le noir
Et toujours finissent blêmes
Et on devrait les aidés
S’occuper d’eux, les soigner
Ce sont toujours les mêmes qui se font pigeonner
Ces sans-abri sont vraiment une plaie
Ainsi ce termine l’histoire de Jo le clodo
Unanimement ignoré, unanimement décrié
Dans la vie comme dans la mort
Il fût un boulet
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Everybody must get stoned