Son dur choix me revêt d’une sombre indolence
Comme un soudain malheur au front met la pâleur,
Et sur son cœur durci, qu’ombrage le silence,
S’aiguise une douleur
Dont je sens chaque jour la glaciale lame
Pénétrer davantage et lentement fouiller
Dans mes chairs ; le remords besogneux m’étreint l’âme,
Surpris de s’y souiller...
Et dans un sourd fracas, mon front lourd, tu te brises
Au mur tant éprouvé de la belle illusion,
Certaines vérités voulant être comprises
Dans une collision.
Si tu ne réponds rien, grive au sang de reptile,
Aux aveux dénudés que tu rends superflus,
Pourquoi vais-je semer dans la plaine infertile
Où tu ne marches plus ?
Toute lune de miel doit être consommée.
C’est qu’un jour parfumé se fane avec la nuit.
Si nous ne fuyons pas l’âme qui fut aimée,
C’est elle qui nous fuit.
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"A l'idéal ouvre ton âme" (Th. Gautier)