Montmartre en ce temps lĂ ...BientĂ´t, bientĂ´t...
Montmartre en ce temps là …
Montmartre en ce temps là aura couleur d’immense
Tu seras lĂ vermeil en attendant la danse
Peintre aux frissons soleil tu guetteras l’envie
Moi ta muse rêvée si souvent dans nos lits
Notre peur frémira comme en doux précipice
Encordés à nos doutes nous atteindrons sommet
Le drapeau planterons quelque soit le solstice
Le printemps ou l’automne nous seront un été
Tu seras le premier je te verrai de loin
Comme un guerrier MassaĂŻ immobile en savane
Immense et élancé à l’image de ton âme
Tu m’offriras la joie d’un éternel matin
Aimeras-tu vraiment parcourir mes blessures
Sauras-tu délicat découvrir femme mûre
Et voir en mes corolles les pétales ambrées
De mes vingt ans en moi toujours inachevés
Un regard une Ă©treinte et surtout ce baiser
Tu me peindras en Klimt ou en hĂ´tel de ville
Nous serons amoureux sous le ciel étoilé
Doisneau aurait aimé notre geste fragile
Tu me regarderas comme nul ne l’a fait
Chériras mon visage caresseras mes traits
Nos fiançailles étaient longues mais l’amour le voulait
Nous serons rois du monde en un serment parfait
Oh que vienne le temps du miroir traversé
Je n’en puis plus d’attendre la valse inachevée
J’ai envie de tes bras de ton souffle sur moi
Que le verbe soit glaise je veux renaître en toi
Même si nos méandres n’étaient que folle rive
Si nous nous trompions et de siècle et de vie
Il me semble essentiel d’aboutir en dérive
A ce delta croisé de nos mille envies
Faisons mentir sceptiques devenons glorieux
Soyons fous soyons tendres habitons ce réel
Porte moi guide moi de tes frôlements d’ailes
En mes incandescences tu brilleras de feu.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...