Vous n'avez pas vu ma mère?
Elle était là,il y a une heure
Elle était là avec ma petite sœur
Elles attendaient le retour de notre père

Elles attendaient dans la gare
Tout près de la vendeuse de fleurs
Elles attendaient tout le soir
Le retour de notre bonheur

Il fait froid,il y a du vent
Elles attendent,assises sur un banc
Il pleut,il pleut très fort
Elles tremblent de tout leur corps

Elles attendent mon père
Il y a longtemps qu'il est parti
Travailler ailleurs
Vivre dans d'autres cités

Il est parti à la quête du bonheur
Chez nous,il n'y a plus rien
Il est parti chercher notre bien
Chez nous,c'est le malheur

Il est parti très loin
Nous laissant dans notre petit coin
Il est parti loin des frontières
Il est parti sans prières

Là-bas,il travaille sous la terre
Il étouffe,il manque d'air
Mais il doit endurer
Pour notre survie

Ici,ma mère trime dans un château
Il fait froid,elle met son vieux manteau
Elle travaille de ses mains
Pour nous apporter une tranche de pain

Dans notre pays de misère
Seuls les riches vivent
Ils mangent,rotent et boivent
Nous,nous avons la prière

Ils nous détestent
Disent que nous leur apportons la peste
Nous sommes sales
Ils disent que nous apportons le mal

Quand leurs enfants nous voient
Ils poussent des cris d'effroi
S'enfuient dans leurs grandes maisons
Entourées d'arbres,de fleurs et de gazon

Nous refusons leur charité
Nous cherchons la vérité
Nous réclamons la justice
Nous voulons l'égalité

Nous sommes pauvres
Notre vie est sombre
Mais nos cœurs
Sont un bouquet de fleurs

Demain,demain,ce sera l'heure
Demain,ce sera l'heure du changement
Du soleil,du vent,du ciel,du bonheur
Mais comment?Mais comment?

Vous n'avez pas vu ma mère?
Elle était là,il y a une heure
Elle était là avec ma petite sœur
Elles attendaient le retour de notre père

..................................................................
Agadir,le 13/02/1977

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Ton poème est bouleversant d'une vérité dont malheureusement l'existence est bien loin d'avoir quitté nôtre terre.
HONORE

Il est tellement dur et tellement vrai ton poème.

ayant vécu longtemps dans le Nord de la France, j'ai connu ce que tu décris... je sais aussi que ce qui se passe dans certains pays est dramatique... et tu le décris avec une rare perfection.

Un poème qui prend au coeur et aux tripes...

Bravo....

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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)

Un poème profond et touchant; bravo Mostafa et amitiés de JP.

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Vivre ses rêves

Vous évoquer la douleur de séparation
Et le voyage sans prière et sans préparation
La douleur d’un couple malheureux
Que seul le regroupement rend heureux
Vous occultez ces scènes malheureuses
Avec précision poète à œil lumineuse
Oublie le passé avec toutes ses horreurs
Eduque bien tes enfants pour un avenir meilleur
Bravo mostafa poète que j’admire
Bientôt dans l’histoire et aux petits joyeux avenir

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les années de disette dictent les poètes

lire un poème comme celui là c est vivre une réalité sans retouche,qu'on a l'habitude de voir .une facon claire pour nous donner un tableau de la société .
houria

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Aimer jusqu'à la déchirure Aimer, même trop, même mal, Tenter, sans force et sans armure, D'atteindre l'inaccessible étoile.

.(jacques brel)

bonjour

l'amour que témoignaient votre mère et votre soeur est bien égal à cet amour que vous témoignez pour pour les trois..
la deuxième nous plonge dans cette réalité que le poete ne doit pas occulter même lorsque le bonheur frappe à sa porte..

Nous refusons leur charité
Nous cherchons la vérité
Nous réclamons la justice
Nous voulons l'égalité

ceux qui se veulent nos guides pourront -ils un jour comprendre le sens profond de ce quatrain?

merci pour ce partage

Contente de te retrouver MOSTAFA, surtout avec ce beau poème qui dit bien la grande douleur des émigrés et celle de leur famille restée au pays, un poème qui convient d'ailleurs à tous les émigrés de toutes les époques, d'où qu'ils viennent et quel que soit le pays, (oserons-nous dire ?) "d'accueil"

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Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez de vos biens

C'est lorsque vous donnez de vous-mêmes que vous donnez réellement.

Khalil GIBRAN

Honore ,Daniel ,jp83 ,mihoubi ,Wardatarifit ,mouloudi ,Miette

Je vous remercie infiniment,toutes et tous pour vos commentaires encourageants et vos compliments enchanteurs qui me font plaisir.Mille et un mercis!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

très bouleversant poème qui décrit bien la misère de cette famille dont le père rejoint l'autre continent à la recherche du bonheur

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@ textes protégés

Bonjour fils de mon pays

Un poème triste et ce que tu décrits et dénonce est bien vrai....

Merci pour le partage
Amities!

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Je ne suis qu'un individu de plus dans le rouage dans la vaste machine cosmique. Moi, qui croyais être libre et autonome, je ne suis qu'une poussière dans l'univers...

Bien triste cette situation des enfants et des ménages attendant le retour du père allé travailler loin! Combien de familles ont connu cette terrible attente! merci pour cet émouvant poème de l'enfant Mostafa!

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MB CANDIDE

Un poeme tres emouvant,tres triste en meme temps.
Pascal

Azul Mostafa
Beau poème dit
Pardi
De la dite lie
Que je dis lys
Ma famille mon peuple assis sur mes cils
Dans un coin chaud de mon coeur
Sa douleur*
Ses malheurs
Poète pote fils de mon peuple chapeau!
Le père est de retour
Le pire n'est plus à craindre
Merci
Amitiés
Farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

Mostafa ton poème de jeunesse a évéillé mes sentiments. Il m'a à la fois ému et émervéillé tant il est bien écrit.
Le retour du père qui tarde et qui tarde, je connais. A cause de la guerre j'ai connu le mien à l'âge de 8 ans.

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Tellement beau, tellement réel et vrai ce poème qu’il a éveillé en moi un très beau souvenir
Le retour de mon père chaque été ! Qu’en dire De l'admiration devant un tel poème.
Reçois, toute mon estime

Amina

Aya ,Lamkadmi ,Candide ,brindemuguet ,Amedyaz ,Jedis ,ahlami :

Que dire,très chers amis,après vos commentaires émouvants?Je dirais que vos impressions sont plus touchantes que mon poème et que je suis vraiment profondément touché par vos mots.Merci de faire revivre en moi le jeune poète d'antan dont le cœur était plus vaste que l'océan!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

tout a été dit dans les commentaires précédents...MAGNIFIQUE.
J'imagine le jeune poète, sa souffrance, son grand coeur, sa belle sensibilité...
J'aime ton écriture, sobre, très "présente", vive...
Plaisir de te lire

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Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour

(haïku de Hyacinthe Vulliez-"la joie d'être"-Ed "les Amis de Crespiat")

Chère Marie12,
Je te remercie pour ta lecture et ton commentaire qui m'a fait plaisir,merci infiniment!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Bonsoir Mostafa

Je me suis permise de fouiner dans tes anciennes publications et je suis tomber sur ce poème de jeunesse....






Ah! mon Dieu!!! combien le sort de notre géneration se ressemble!!






c'est à croire que tout enfant du Maghreb a attendu son père...

Merci d'avoir remonté ce poème de jeunesse.Espérons que d'autres Oasiens viendront le lire.
Oui,ma chère,beaucoup de Maghrébins souffrent de déracinement et de dépaysement pour une croûte de pain,hélas!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

on ne se rend pas compte, ou alors on refuse de prendre en compte, la misère, l'injustice et tous les autres maux de la pauvreté de pays malheureusement encore trop nombreux. Ton poème est un cri déchirant, il faut crier face à l'injustice de destins brimés et pressés comme des citrons? Bravo Mostafa, on a besoin de poètes comme toi.
Toutes mes amitiés

" Nous sommes pauvres
Notre vie est sombre
Mais nos cœurs
Sont un bouquet de fleurs"

oui, c'est la stricte vérité!!!





Ahmed.

Mostafa, j'ai adoré ton texte...et particulièrement:
"Nous sommes pauvres
Notre vie est sombre
Mais nos coeurs
sont un bouquet de fleurs"
Tes pensées si belles m'ont touché:
quel grand coeur!
un énorme merci