Alger 09/12/2008
(dedicacé à tous les clandestins africains)
La fin d’un rêve
Rebelote austro prussienne
Advienne qu’advienne
Aussi vieux que l’éolienne
Sous le roi sous la reine
Aux pieds il avait des chaînes
Hier il s’appelait l’indigène
Aujourd’hui les mêmes peines.

N’étant pas de Lann-Bihoué
Bien d’ici, et non de Loué
Il n’a pas connu Ogooué
Et encore moins Bénoué.
A cette terre, étant cloué
Naïf quelque part il a avoué
Que son père n’était pas doué.

Corps fragile, vue flouée
En haillon, chaussures trouées
Chevelu, la gorge nouée
Teint livide, voix enrouée
Ligoté, de coups roué
Pour avoir sa vie, joué
A ses côtés une bouée.

Les murs se faisant tatouer
Cassé par un futur, sous-loué
Voulant, à la survie se nouer
Malheureux, il était écroué
Sans lit, il fallait l’avouer.
Au désespoir se dévouer
Il pensait atteindre Douai

Fin prêt pour l’affinerie
Bien assise la seigneurie
Nul n’écoutait sa plaidoirie.
En pensant à une bergerie
Vite il revit l’animalerie
Lieu de toutes les bizarreries
Y compris la bondieuserie.
Des yeux il chercha la chefferie
Il ne vit qu’une canaillerie
A la merci de la politicaillerie.
Plus loin, l’élève de la cartonnerie
Fidèle rapporteur de la cavalerie
Excellait dans la clownerie.

L’esprit ailleurs, il ferma les yeux
En haute mer, il était plus heureux.

Mouloudi Mustapha

Un rêve qui se transforme souvent en cauchemar, bravo et merci à toi pour ce beau texte; amitiés de JP.

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Vivre ses rêves

Un écrit et des images, qui frappent et résonne intérieurement. Une analyse des réalités, tu pèses tes mots dans une note mélancolique
et triste. Que dire, c'est idiot de ma part mais ça donne une certaine fierté de voir qu’il existe encore des hommes qui ont ce type de réaction à l'heure ou beaucoup d’autre plient l'échine.
Et c'est bien triste de voir cela dans nos sociétés dites "civilisées"...

Encore bravo, et merci pour ce beau partage


Amina

Un poême profond pour le peuple africain dont tant de rêves a été brisés par trop d´exploitations ....
Merci pour cette lecture !

Une ode au courage!

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Prendre la vie comme elle vient.B

une dédicace très touchante

bonjour
les voilà comme toujours
leurs sac pleins de tours
et nous voilà devant le four
attendant notre tour...

je vous remercie pour votre passage et vos messages pleins de compréhension...
effetivement l'afrique n'est pas encore sortie de l'exploitation et de l'indifférence...
fraternellement mouloudi

Un texte choc qui frappe.

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Je reste sans voix par ton poéme d'un flagrant réalisme.
Mes amitiés

Morwena

merci pourvotre passage... c'est vrai seul un traitement de choc peut eviter a nos enfants les affres des déperditions...
espérant que demain sera mieux et meilleur qu'hier...
fraternellement mouloudi

Ton poème devrait produire un choc de conscience car il donne un éloquent tableau de ce qui est un nouvel esclavagisme.
HONORE

bonjour
effectivement l'esclavage moderne s'intalle sous l'oeil parfois indifférent des uns et souvent complice des autres...
fraternellement mouloudi