Plume de platine   Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 Envois: 2677 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 8 sur 200... C'est avec une larme de regret que Carole regarde ses amis indiens s'éloigner vers le centre de cette grande ville. Puis, le coeur léger, elle suit Edouard Keyn, qui l'installe dans un petit hôtel, en attendant qu'il aille régler les quelques affaires, qui le font venir, si rarement dans l'année, jusqu'ici. Carole profite de se retrouver seule pour se faire un brin de toilette et réfléchir à son avenir. Elle s'interroge sur son coeur, qui s'est laissé attendrir par cet homme si généreux, et si prévenant, mais d'une vingtaine d'années son aîné!
"- Suis-je amoureuse d'Edouard ? se demande t'elle. Pourquoi ais-je arrêté ma course ainsi, quelle suite va t'il donner à mes sentiments quand il saura. Me prendra t'il pour jeune femme irréfléchie ?"
Toutes ces questions perturbent Carole, mais quand Edouard revient vers elle, les battements de son coeur repartent au galop, et ses interrogations disparaissent. Il est venu la chercher pour l'emmener visiter quelques boutiques, avant de dîner dans une petite auberge de brousse. Elle sent en lui une émotion forte, que son regard trahit quand il croise celui de Carole. Elle devine des sentiments communs, et se rapproche de lui pour lui prendre la main, quand ils marchent dans ces rues presque désertes. Lui ne sait pas encore si il s'agit de craintes, ou d'autre chose, alors pour la rassurer, sa main se resserre sur la sienne, ce qui accélère les palpitations de Carole. Les deux coeurs battent à l'unisson, cependant, chacun garde ses émotions au fond de lui. C'est un moment merveilleux qui fait oublier tout le reste. Ils parlent peu, savourant ces instants apaisants, qui troublent leurs pensées.
Ils finissent par entrer dans un petit magasin de linge, dans lequel Carole se laisse séduire par un ensemble si joli sur elle, qu'Edouard se fait un plaisir de lui offrir. C'est vrai que pour venir en ville, Edouard s'était habillé avec une très grande élégance, et pour sortir dîner, il a voulu que Carole se sente aussi à l'aise que ses autres convives. En fait, en repartant, Edouard informe Carole qu'ils ne seront pas seuls pour cette soirée. Quelque peu effrayée de se retrouver face à des inconnus, elle essaie alors de ne pas montrer son inquiétude.
Arrivés à l'auberge, Edouard invite Carole à s'asseoir, tandis que deux grandes femmes s'avancent vers eux. Une effrayante impression de mal être s'installe en Carole, pensant qu'Edouard aurait convié à leur table ses amies à lui, alors qu'elle l'imaginait aussi seul dans cette grande ville que dans son village. Elle se sent rougir, intimidée et déçue par ces horribles pensées qui la dépassent. Elle commence à regretter d'être restée, son coeur s'est arrêté de battre, et elle sent la fatigue s'emparer d'elle. Elle s'est levée pour saluer ces femmes qui la dévisagent, et est prise d'une envie de quitter les lieux et de retourner à l'hôtel. De son côté, Edouard ne s'est pas aperçu de son malaise, il est trop occupé à recevoir ces charmantes invitées, et se fait une joie de les présenter à Carole. Mais avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, la plus âgée se précipite vers Carole pour la retenir. A ses yeux qui commençaient à partir dans toutes les directions, elle a tout de suite vu que ses jambes ne la tenaient plus debout. Tous trois se tiennent autour d’elle, Edouard lui passe un peu d’eau fraîche sur le visage, expliquant que cette perte de connaissance est certainement due à une grande fatigue, diagnostic que les autres femmes ne cherchent pas à contredire.
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