Plume de platine Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 Envois: 2677 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 6 sur 200... Les membres de cette tribu sont d'ailleurs plus nombreux, ils se tiennent en face d'eux, souriants comme la plupart des indigènes. Soudain, un indien quitte les rangs en courant vers une grande demeure, Carole et ses guides le suivent et s'avancent vers cette maison imposante. Ils se voient alors entourés par tous les curieux, intrigués par leur présence. A l'intérieur de l'habitation, ils aperçoivent plusieurs tables et des petites chaises, cet endroit ressemble étrangement à une école! Seraient-ils enfin arrivés à la vie civilisée ?
Tout ceci explique l'attitude plus calme des occupants et le respect qui règne dans ce lieu apaisant et propre. Quelques secondes plus tard, l'indien, qui les avait devancé, ressort derrière un grand homme blanc grisonnant. Sa silhouette et son élégance inattendues surprennent Carole, mais elle est si exténuée qu'elle ne peut exprimer la joie qu'elle éprouve de rencontrer enfin quelqu'un qui lui ressemble!
Edouard Keyn, est l'instituteur de ce village. Il lit leur fatigue et s'empresse de les recevoir, et de les accueillir séparément pour leur plus grand soulagement, et, une toilette nécessaire. Carole est prise en charge par les femmes du village, et redécouvre le bien être à travers la douceur et l'odeur du savon. Les plaies de chacun des voyageurs sont pansées, et ils sont conviés à partager le repas de l'instituteur le soir même. Tous les trois sont heureux de pouvoir s'asseoir autour d'une table, afin de se restaurer comme ils ne l'ont fait depuis très longtemps. L'instituteur n'a pas encore osé questionner ces nouveaux venus, il préfère dans un premier temps les mettre à l'aise dans son village, puis leur permettre de se reposer sur une paillasse confortable.
Tandis que ses serviteurs conduisent les deux hommes fatigués dans une cabane, transformée en dortoir, Edouard Keyn invite Carole à s'installer pour la nuit dans une de ses chambres.
Le lendemain matin, contrairement à ce qu'elle pensait, Carole se réveille très tôt, grâce aux rayons de soleil qui pénètrent dans la chambre. Aucun insecte ne vient l'agacer ce matin là , seule une lueur dorée traverse la pièce. Par rapport, à ce qu'elle vient de vivre, c'est comme si elle découvrait un paradis terrestre, et aussi comme si cette maison respirait le luxe. Elle admire de grands rideaux blancs, qui tombent devant les fenêtres, puis aperçoit ses deux guides, qui, eux aussi réveillés plus tôt que prévu, semblent venir vers la maison pour lui parler.
Le bain qu'elle a pris la veille lui a fait beaucoup de bien, et c'est sans toilette matinale qu'elle s'habille et descend à la rencontre de ses amis. L'instituteur les a déjà rejoints quand elle arrive, et la conversation semble agitée. En fait, les deux indiens veulent quitter ce village sur le champ, et poursuivre leur quête de liberté en se dirigeant vers la vraie ville, telle que celles que Carole leur a montré sur les magasines, trouvés dans les paquets tombés de l'avion, avant l'incendie. Ils sont donc venus demander à Carole de les suivre, car ils ont compris que ce village n'était encore qu'une nouvelle étape. Edouard Keyn essaie de les en dissuader, estimant qu'ils devaient rester se reposer quelques jours supplémentaires avant de reprendre leur traversée de la forêt. Carole pensait qu’en la voyant en sécurité, ses guides allaient reprendre le chemin, mais pour retourner dans leur village, et là , elle les découvre décidés à affronter toute autre difficulté pour une nouvelle existence. La vue des ces pages de catalogues l'avaient fait renaître elle aussi, cependant elle ne se sent pas tout à fait prête pour reprendre la route. Elle donne entièrement raison à l'instituteur, et admet qu'il vaut mieux attendre deux ou trois jours avant de repartir. Cette décision n’est pas du goût de ses amis, qui, ne comprenant pas leur intérêt à rester plus longtemps ici, commencent à se méfier de leur hôte.
|