Plume de platine Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 Envois: 2677 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 5 sur 200... Pourtant, il n'est pas facile de se frayer un chemin dans ces zones sombres, où la lumière a du mal à percer le feuillage épais. Les machettes sont indispensables pour avancer dans cette végétation dense, et la fatigue est présente tant la chaleur et l'humidité sont pesantes. Le petit groupe poursuit sa traversée de la jungle, qui peu à peu dévoile une partie de ses mystères à Carole. Elle retient le savoir-faire, tant admiré, de ce peuple indigène, et continue d'apprendre à travers les connaissances de ses amis, dont certains remèdes de guérison concoctés avec les nombreuses plantes qui les entourent. Carole ne désespère pas de trouver enfin des réponses à ses nombreuses questions, bien que l'expédition ait déjà croisé quelques villages, mais de trop petite taille pour lui venir en aide. D'ailleurs, ils arrivent à nouveau à proximité d'un groupe de cabanes, qui semblent désertes, encore un village fantôme! Les habitants sont très certainement partis à la pêche, ou peut-être les surveillent ils d'un endroit secret! Ainsi, il leur arrive parfois d'avoir à passer leur chemin sans s'attarder, au risque de faire des rencontres dangereuses, telles lors d'une précédente halte, quand ils ont été priés de continuer leur marche, face à une communauté qui pointait ses lances dans leur direction. Carole avait suivi les conseils de ses guides pour passer leur chemin, sans forcer l'interdiction qui se présentait à eux. Un mois déjà qu'ils avancent dans cette forêt, et voici qu'ils doivent abandonner l'un des leurs, gravement blessé par un puma, tandis qu'il montait la garde lors d'une de ces nuits inquiétantes, mais idéales pour la chasse. Dans ce milieu hostile, ils redoublent de prudence, Carole en arrive à se demander si elle a eu raison de quitter son village d'accueil. Elle a l'impression de tourner en rond dans cette forêt, où les cris stridents, d'animaux cachés dans les arbres gigantesques, les suivent. Elle croit reconnaître des palétuviers, à travers lesquels ils seraient déjà passés, mais ses compagnons sont toujours obligés d'utiliser un coupe-coupe pour éliminer des lianes et supprimer des racines, afin de suivre la direction qu'ils se sont fixés. Pour son équilibre mental, elle essaie de ne pas faire attention à tous ces singes qui crient et semblent s'intéresser à eux, et pourtant elle serait curieuse de suivre ce sarigue, qui porte sur son dos, accrochés à sa queue, ses trois petits. Mais la réalité la rappelle à l'ordre, quand elle croise des fourmis et des araignées, qui font deux à trois fois la taille normale, et combat des insectes qui l'assaillent. Malgré leur épuisement, ils persistent dans leur déplacement à travers la richesse de cette végétation fournie, à peine stoppée par les fleuves, et qui porte en son coeur une importante variété d'animaux, d'une grande beauté pour certains, d'où le charme qui opère aussi dans ce milieu incertain. A la fois tourmentée, par les bruits et les attaques continuelles d'ocelots, de crotales ou de mygales, et émerveillée par cette nature colorée, Carole encourage ses amis dans leur lutte quotidienne, afin de pouvoir rejoindre un village en contact avec la civilisation, qu'elle ne perçoit qu'en rêve pour le moment. Après un nouveau mois de parcours du combattant, durant lequel deux de ses guides sont restés en retrait, puis ont disparu après la traversée en pirogue d'un large cours d'eau, irrigant toute la flore alentours, c'est éreintés, le dos courbé, qu'ils entrent à trois, dans un nouveau village, d'aspect mieux structuré que tous ceux où ils avaient pu s'arrêter jusqu'ici. Carole, qui n'avait eu aucun point de repère auparavant, à l'impression d'être arrivée à son terme. Les occupants, qui viennent à leur rencontre, semblent plus sages que tous ceux qu'ils ont croisés pendant presque toutes leurs étapes.
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