C’est un chemin étrange, sinueux par endroit
Une route sans fange mais boueuse parfois
Il traverse sans frontière un singulier pays
Comme on franchit entières, les étapes d’une vie
De l’océan aux dunes, sable et coquillages mêlés
Il est né de la lune par le ciel épousée
S’accrochant aux brandes, sortant de son berceau
Il va, traversant landes, monts, plaines et vaux
Longtemps il a bordé le lit d’une rivière
Intimement liés, flot caressant pierres,
Unis du fin liseré, d’or et de vermeil,
De velours tissé, d’un émeraude sans pareil !
De quelques sous-bois il s’est fait sentier !
Parsemé de noix, noisettes ou douces baies,
Il devint l’aire de jeu des enfants des forêts,
Lapereau aventureux ou goupils futés !
Riches ou mendiants, princes ou servants
Tous allant cheminant, l’ont partagé un temps
Sabots ou pieds, chausses ou roues
L’ont façonné de poussière et de boue !
Sous la lune magnifié, par les étoiles suggéré
Du jour ensoleillé ou de brume nimbé,
Il paraît souvent tracé, éternel et sans fin
Mais mieux vaut se méfier de ses tours de coquin !
Au voyageur qui l’emprunte, il offre le ruban
D’un parcours inconnu, ne comptant pas les ans
Invitant à la découverte du plus grand des mystères
De la vie à sa perte, le don d’être sur terre
Changeant sous les saisons et pourtant immuable
Changeant pour des légions et pourtant insondable
Il est le pèlerin, l’éternel pénitent
La sente du destin, voyageur permanent !
temps perdu N° 53 29/01/09
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il y a parfois plus de coeur dans un baudet
que dans le plus beau des pur-sang