ABSTENTIONS
Regarde, ce clochard pleurer
Devant ce chat écrabouillé,
Et regarde cette putain admirer
Dans d'autres bras un bébé.
Regarde ce travailleur immigré
Qui, seul le dimanche, doit turbiner,
Regarde enfin les salauds qui foisonnent,
Et dont nous sommes...
Dans le métro, je dois rêver,
Une grand mère s'est fait écraser
Par les banlieusards trop pressés
D'aller au bureau pour travailler...
Voilà le clochard qui s'est levé
Et tendrement va la ramasser...
Les premiers soins il sait lui donner,
Clochard il est ,médecine il a raté...
La maman passe au feu vert avec son bébé
On voit la putain se précipiter
Renverser la mère sur la chaussée
Le bébé par la pute est sauvé...
Mais sur le bitume elle est restée,
Comme un pantin désarticulé.
Sur le tapin elle était tombée,
Tous ses enfants sont morts nés...
Et regarde ce travailleur immigré
Travaillé pénard sur son chantier
Il nous bâti de belles cités,
Toutes en béton et toutes carrées...
T'en fait pas quand il aura fini,
Il repartira dans son pays,
Si au boulot y n'met pas tout son coeur
Dans son pays il est ingénieur...
Et nous contemplons comme des cons,
Tout ces beaux délits d'abstentions
Ne nous demandez pas de prendre des décisions,
D'autres pour nous le feront...
.................BIS.................
THOEL