Plume de platine Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 Envois: 2677 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 3 sur 200... De violentes turbulences viennent de provoquer la rupture d'une hélice. L'affolement est général, tous les passagers se regardent horrifiés, le coeur serré. Le pilote n'a plus d'autre choix que d'amorcer une descente, mais sous les nuages le sol n'offre aucune piste d'atterrissage! L'avion s'écrase dans les arbres, puis il prend feu, ne laissant apparemment aucune chance à ses passagers. Perdu en Amazonie, à des centaines de kilomètres de la vie civilisée, il faut plusieurs heures avant que les secours n'arrivent, les journalistes ont suivi, et plus rien ne leur permet de penser qu'il puisse y avoir des survivants. La nouvelle fait le tour de la terre, le spectacle dramatique des dégâts causés par l'accident est diffusé dans tous les journaux télévisés, et l'annonce est faite assurant qu'aucun passager n'avait survécu. Pourtant, l'explosion de l'avion ne s'est pas faite aussitôt le crash, et rien n'a pu laisser penser que deux personnes seulement s'en étaient réchappées. Carole, qui s'était profondément endormie pendant la deuxième partie du voyage, n'a pas réalisé ce qui lui arrivait. Elle s'est trouvée éjectée de l'appareil au moment du premier choc, en même temps que l'un des pilotes, qu'elle distingue alors fébrilement allongé à deux mètres d'elle, puis elle s'évanouie. Une tribu indienne était sur place avant les secours et les journalistes, intriguée par ce gigantesque oiseau tombé du ciel. Ils ont trouvé les deux survivants et les ont chargés sur des lits de bois, pour les emporter jusqu'à leur campement. Ce petit village est inconnu du reste du monde, et personne ne pourra venir jusqu'à eux pour les ramener à la civilisation. Néanmoins, pour le moment, cette idée ne risque pas d'effleurer notre rescapée, puisqu'elle se réveille après quelques jours avec l'impression de vivre un cauchemar. Pourtant tous les habitants qui l'entourent semblent la vénérer, ainsi que l'homme qui gémit près d'elle. Cependant, ils semblent aussi s'en méfier à leurs moindres gestes. Après l'évènement qui a bouleversé le monde, malgré l'attente interminable des parents des victimes, qui avaient gardé un ultime espoir, mais doivent se convaincre du contraire, la disparition des passagers est officialisée. Toujours allongée sur sa paillasse, Carole reprend parfois conscience, puis replonge dans un coma léger. Hubert, le pilote, malgré l'amputation de sa jambe droite, ne cesse de veiller sur cette patiente, à travers les mains des indiens qu'il guide pour qu'ils évitent de la bousculer. Il a déjà réussi à lui éviter le trou qu'ils avaient creusé, alors qu'ils la croyaient morte, tout à fait au début. Finalement, elle revient progressivement à la vie, mais semble ne pas se souvenir de ce qui s’est passé. C’est comme si elle se réveillait dans un monde inconnu, et irréel, mais ne peut pas plus bouger pour le moment que son compagnon, allongé un peu plus loin. Ce dernier semble souffrir plus qu’elle, il essaie de mimer ce qui est arrivé, tout en grognant quelques mots dans sa douleur. Alors, sans savoir pourquoi, un prénom l’interpelle : Carole, il résonne dans sa tête, comme un écho prolongé, car c’est à travers lui que le pilote s’adresse à elle. Mais elle ne se souvient pas ! Elle finit par comprendre, au bout de quelques jours, qu’il parle d’un avion et d’une terrible catastrophe. Mais qu’est-ce que tout cela signifie ?
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