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     La nuit des loups.
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Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
scarlett
Envoyé le :  24/1/2009 15:12
Plume d'or
Inscrit le: 22/9/2008
De: Ombres et lumières
Envois: 1393
La nuit des loups.
Apprendre à composer, à se décomposer. Les arpèges bleus de nos espérances, de free jazz se font marche militaire.

Ne plus être dépositaire de soi même, vivre en poste restante. Les colifichets ont cédé la place aux colis fichés.

Ne plus oser ĂŞtre sauvage, dompter l'animal, mais vivre dans la perte de nos savanes et steppes.
Le lion est mort ce soir. Peuple des loups, adieu.

Nous vivions à bout de souffle, le cœur au bord de l’âme. Dans le papier millimétré du quotidien, nous traçons à présent notre avenir à la règle.

Ecran dégrisé de nos nuits blanches. Jours sombres de ces nuits qui ne servent plus qu’à dormir : elles ont perdu leur ontologique fonction de mères maquerelles.

Au cinéma Paradisio, les strapontins mités s’effritent, tandis que nous branchons les écrans plats de la facilité. A l’aulne de la mire, nous contemplons des miradors aux allures d’éoliennes. Il est si facile de nous faire prendre nos désirs expurgés de sens pour de belles réalités.

Même les rêves sont banalisés, canalisés, dévalisés de sens ; on espère une promotion, une PROMOTION, alors que nous voulions changer la vie…Rimbaud poète de cour. Abyssinie au fin fond du Gers.

JE n’est plus un autre, JE est cette entité parfaitement sociabilisée qui n’oublie jamais de passer au pressing. Je a perdu ses semelles de vent, il est adscriptus glabae dans la corvée des bienséances.

Ne plus connaître le nom des chanteurs et des groupes, premier symptôme de l’Altzheimer des libertés. Ecouter « Mord moi la langue » et être choqué au lieu de frissonner. Compteur bloqué sur Drucker ou Sébastien, ne plus regarder Taratata. Nos notes bleues évaporées cèdent la place au bal des vampires de la médiocrité.

Rouillées au fond d’un garage aux étagères ordonnées ou d’une mémoire de plages atlantiques, les sardines de la tente sont symboles de notre ascension sociale ; nos enfants ne connaissent même pas l’expression « dormir à la belle étoile ».

Chalouper le long des allées d’IKEA. Autrefois, passer des heures au fil d’un voyage immobile, sur des coussins en patchwork, à refaire le monde en écoutant Pink Flyod. Le Che en affiche rouge a aujourd’hui des allures de portrait présidentiel.

Faire calculer sa retraite, pendant que la génération d’avant pense à l’achat d’une concession. Logarithmes de plomb. Nous comptions, autrefois, les étoiles. Leur doux frou-frou s’est cristallisé sous la glèbe de nos deuils.

Dans la salle de bains, l’armoire à pharmacie prend plus de place que l’étagère des produits de beauté. Belle de nuit évaporée au gré des ordonnances : nos soieries se font flanelle.

Ne pas rater une seule réunion de copropriétaires, mais ne connaître aucune des nouvelles capitales européennes. Notre univers se rétrécit au fil des barbelés de notre morale. Accrochées tels drapeaux de prières vides de sens, nos souvenirs rouillent et claquent au vent mauvais.

Où êtes-vous, orages désirés ? Nous avons muselé nos tempêtes et encordé nos rêves. Endeuillés d’espérances, nous nous contentons d’un quotidien sans tambour ni trompettes, regard rivé au sol des sordides.

Cheveux longs idées courtes, mais la plage mugissait sous nos pavés jetés. Peroxydées de banalités ou en attente de calvitie, nous feuilletons les catalogues de la compromission. N’est pas Karl Lagerfeld qui veut.

Nous avions faim d’univers, nous avions soif de mondes. Etanché, notre appétit devient anorexie sociale.

Peuple des loups, sortez des bois !

RĂŞves, reprenez du poil de la bĂŞte !

Animale, j’ai retrouvé le sens des âmes. Esprit libre, j’ai appris à respecter mon corps.
Si tu attrapes ma main, nous sauterons à pieds joints de la falaise du non sens vers l’océan des impossibles.
Je t’attends.













----------------
"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...

Tournesol
Envoyé le :  24/1/2009 15:23
Plume de platine
Inscrit le: 18/4/2008
De: Roumanie
Envois: 5277
Re: La nuit des loups.




j’ai retrouvé le sens des âmes. Esprit libre, j’ai appris à respecter mon corps.


Au plaisir de te relire,




----------------
DoĂŻna


http://horslesmurs.ning.com/profile/DOiNAMARIATUDOR

Eternellement amoureuse du Temps et de l'Espace qui m'hébergent grâcieusemant dans l'Univers

Escandihado
Envoyé le :  24/1/2009 15:24
Plume de platine
Inscrit le: 21/11/2008
De:
Envois: 2698
Re: La nuit des loups.
J´avoue être éblouie , chere Sabine , par la profondeur de chacune de ces réflexions : la recherche du mot vrai , la recherche du soi profond sont á l´honneur dans ce poême .
L´existence nous est présentée ici tel un cortege de fruits de la passion dans des coupes changeant tantôt de formes , tantôt de couleurs .
La présence de Drucker m´a particulierement parlée .... j´imagine que tu as compris pourquoi .
Merci , en tout cas , pour cette superbe envolée symbolique !
douceur3
Envoyé le :  24/1/2009 15:31
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 14/11/2008
De: SAYABEC, QC, CANADA
Envois: 14279
Re: La nuit des loups.
et bien un peu long mais combien de mots ont frappé mon émoi
je te dis merci !


----------------


Lire, c’est rencontrer du monde, au plus profond de soi.

Dom
Envoyé le :  24/1/2009 15:44
Plume de platine
Inscrit le: 11/3/2008
De: cadillac
Envois: 4129
Re: La nuit des loups.
J'ai adoré cette lecture pleine de bon sens dans tous les sens...J'adhère pleinement à cette chronique emprunte d'une nostalgie de cette époque où les vraies valeurs étaint de mises, où la liberté d'expression n'avait de muselière comme actuellement...et en plus, c'est superbement écrit...les cheveux sont plus courts aujourd'hui mais les idées sont moins longues et surtout, elles sont rendues aveugles par un pouvoir politico-médiatique(ou l'inverse!!!) qui guide les moutons sur un chemin qui mène droit au mur!!!
A bientĂ´t de te lire.
AMITIES
désolé, je suis nul en devinette!!!
TRAPER
Envoyé le :  24/1/2009 17:40
Plume de platine
Inscrit le: 9/11/2008
De: Casablanca.
Envois: 6281
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
Meveilleuse envolée lyrique, bravo, bravo, bravo voici ma main sur les chemins des possibles où nous écrirons ensemble, ma mûse, allons faisons chanter nos plumes pour que bonheur s'en suive, qu'importe en poésie, les possibles sont admis.
BRUNO
scarlett
Envoyé le :  24/1/2009 19:57
Plume d'or
Inscrit le: 22/9/2008
De: Ombres et lumières
Envois: 1393
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
Doina, merci de ton passage que j'apprécie toujours!!!

Sandrine, oui, Drucker, bien sûr...Merci à toi pour notre complicité, et c'est moi qui te salue pour tes poèmes toujours divins!!!

Renée, comment ça va là bas au loin? Merci, et pardon pour la longueur-même en aphorismes, faut que je dilue!!!


Dom, oui, autres temps, autres moeurs, et les derniers rebelles vous saluent...

Bruno, merci pour la profondeur de tes pensées sororales en mp et pour tes commentaires toujours empreints de justesse et de tendresse!!!!

Scarlett, chauffage et électricité revenus, réussi à faire courses, la ville est dévastée, l'enfant a la grippe, au coeur des ouragans je vous embrasse!!!!


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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...

Amedyaz
Envoyé le :  24/1/2009 20:04
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
Salut très chère sabine
J'arrive!
Donne-moi la main;et hop!sautons de la falaise du non sens vers vers l'océandes impossibles!
Dis-moi ma belle;tu dors au moins?Ou bien tu écris sans trève!
Merci pour ce poème que je retrouve un peu déplacé;je veux dire qu'il est un peu long pour être posté sur "vos poèmes";j'aurais aimé le voir dans contes et nouvelles!
Amitiés
farid


----------------
"Je n'existe que dans la mesure oĂą j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

wardatarifit
Envoyé le :  24/1/2009 20:29
Plume d'or
Inscrit le: 16/11/2008
De: maroc/tanger
Envois: 1488
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
sabine .ma chére amie
toujours brillante là ou tu passe tu laisse des traces .des réflexes de ta part trés approfondi.j'aime te lire et même t'entendre si était possible .
j'aime bien ta facon diriger tes pensées .
merci a toi et bisou
houria


----------------
Aimer jusqu'à la déchirure Aimer, même trop, même mal, Tenter, sans force et sans armure, D'atteindre l'inaccessible étoile.

.(jacques brel)

scarlett
Envoyé le :  25/1/2009 14:51
Plume d'or
Inscrit le: 22/9/2008
De: Ombres et lumières
Envois: 1393
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
Mon Prince de granit rose, non, j'ai justement demandé que l'on le remette en "poèmes", j'ai écrit des aphorismes, même si dilués dans mes ouragans ravagés!!!!

Houria, m'entendre, c'est possible, échangeons nos téléphones en mp!! et je t'invite au festival que je vais organsiser en mes terres-lol-,
"Les mots cognent en Gascogne"!!!!

Scarlett, femme louve.


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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...

tatsy
Envoyé le :  25/1/2009 19:11
Plume de platine
Inscrit le: 25/11/2007
De: là où nul ne peut me voir, dans le secret de mon âme
Envois: 5776
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
Je peux me joindre Ă  vous les d'jeuns?
Un horizon et des pensées étriqués, comme rétrécis au lavage de cerveau des générations...
Soyons nous, avec peurs et reproches, puisque "ça ne se fait pas" de laisser paraître ses faiblesses...


Kat


----------------
tatsy

"D'une joie mĂŞme, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde

http://tatsy-entre...

The_End
Envoyé le :  25/1/2009 23:46
Plume d'or
Inscrit le: 5/2/2008
De:
Envois: 597
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
Laisse moi donc plonger avec toi, loin de ce monde parfaitement ficelée par le sang et l'argent .. loin de ce matérialisme et de ces âmes perdues dans des cimetières de rêves
Laisse moi te rejoindre sur une de ses prairies nouvelles où les mots ont un nouveau sens et où nous pourrions enfin crier sans que les murs stoppent nos colères
Allons partons ensemble, loin des laveries automatiques imperturbables .... Invitons nous dans un nouveau voyage où Arthur et Charles ne sont pas des simples noms mais des mots, des poètes, des amis intemporelles !

La solitude de Léo Ferré :


Je suis d'un autre pays que le vĂ´tre, d'un autre quartier, d'une autre solitude.
Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous.
J'attends des mutants. Biologiquement je m'arrange avec l'idée que je me fais de la biologie: je pisse, j'éjacule, je pleure. Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés.
Je suis prĂŞt Ă  vous procurer les moules. Mais...

La solitude...

Les moules sont d'une testure nouvelle, je vous avertis.
Ils ont été coulés demain matin. Si vous n'avez pas dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et...

La solitude...

Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d'arrêt ou de voie libre. Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...

La solitude...

Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lesquels les analphabètes se font bonne conscience. Mais...

La solitude...

Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties.
Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité. La lucidité se tient dans mon froc.


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... nous faut-il nourrir nos rêves et les réaliser aussi ?

scarlett
Envoyé le :  26/1/2009 14:18
Plume d'or
Inscrit le: 22/9/2008
De: Ombres et lumières
Envois: 1393
Re: La nuit des loups. A ENZO. What else?
Kat, Enzo, LĂ©o:

Merci....

Vos mots résonnent à l'horizon de mes colères...

Merci, Prince de mes marées d'équinoxe, de m'offrir la redécouverte de Leo le fauve, et de me faire partager ses errances fabuleuses à la lisière des colères et des irréels...

Laverieautomatiquekiss....


Scarlett, Ă  travers le hublot....


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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...

Mostafa
Envoyé le :  26/1/2009 14:44
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Re: La nuit des loups.
...Et me voici,sans préméditation aucune,submergé de ce flot de mots si riches,si symboliques,si justes,si exquis qu'ils me transportent loin de ma vie de chien, vers une nuit de loups où je hurlerai toute ma rage de vivre et de survivre,à la lune,au vent,aux choses et aux êtres!
...Et me voici,sans préméditation aucune,charmé et médusé par tant de sagesse,de philosophie qui me tournent la tête et me font perdre les points cardinaux et me déboussolent:Non,je ne suis plus sûr de rien et commence à douter de tout !
...Et me voici,sans préméditation aucune,prêt à sauter vers l'océan des impossibles et...advienne que pourra!


----------------
Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rĂŞvant de sa mie!!!

feerobine
Envoyé le :  26/1/2009 19:07
Plume d'or
Inscrit le: 19/9/2008
De:
Envois: 890
Re: La nuit des loups.
Sévère mais juste !
scarlett
Envoyé le :  26/1/2009 19:34
Plume d'or
Inscrit le: 22/9/2008
De: Ombres et lumières
Envois: 1393
Re: La nuit des loups.
Mos, merci, tu sais que toi et moi partageons tant de rêves, de désirs, d'envies, que ce soit au niveau d'un monde meilleur, de nos enfants ou de nos vies!!!!

Ta soeur, Ouarda.

FĂ©erobine, merci de ta lecture!!!!


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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
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Racine, "Phèdre"...

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