Pendant huit ans,
j’ai été président,
l’homme le plus puissant de la terre.
J’ai inventé l’axe du mal
et j’ai entamé une guerre
préventive, ce que j’ai cru normal,
fondée sur des mensonges monstrueux,
mais j’étais sûr des bons conseils de Dieu.
J’ai envoyé pas mal de mes hommes à la mort
et je n’ai jamais pensé que je puisse avoir tort.
N’ai-je pas tout fait pour détruire les terroristes?
a vaut bien la mort de quelques civilistes.
Des dizaines de milliers, des massacres locaux?
Mais ce n’étaient que des dommages collatéraux.
On peut quand mĂŞme sacrifier quelques vies
s’il s’agit d’établir fermement la démocratie.
Les droits civils, je les ai foulés aux pieds,
les lois internationales, je les ai piétinées,
les tortures, je les ai octroyées,
le budget de mon pays, je l’ai gaspillé,
l’économie mondiale, je l’ai ruinée,
la crise environnementale, je l’ai méprisée.
Mais n’étais-je pas l’homme le plus puissant,
de la plus puissante nation le président?
Ne pouvais-je pas agir selon mes voeux
en prétextant la bénédiction de Dieu?
Et maintenant je pourrai me retirer
Ă mon ranch sans Ă©prouver
les moindres remords,
sans craindre que pour mes torts
on me demande des comptes.
Je n’éprouve aucune honte
que je suis un criminel, un menteur.
Je laisse simplement la m... Ă mon successeur.
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Freddie, Thèze - Haute Provence