Le partage de Noel
À chaque matin, je regarde par la fenêtre en sirotant mon café.J’aperçois un vieillard qui marche d’un pas lourd comme s’il portait sur ses épaules la misère du monde. Il se dirige vers l’église pour assister à la messe du Dimanche et puis il disparaît...
Le lendemain je décore mon sapin et j’emballe les cadeaux,
mes enfants viendront avec leurs petits et ce sera un beau moment pour échanger nos souvenirs d’enfance en les partageant avec les jeunes. Nous irons dehors nous glisser sur les pentes à l’arrière de chez-moi dans le parc. Ensuite, nous sortirons nos patins et ce sera merveilleux de danser au son de la musique sous un ciel étoilé avec des lumières en chandelles sur les sapins enneigés.
Mais je pense à cet homme qui vit seul, j’aimerais tant pouvoir en faire un ami et m’occuper de son chagrin en lui ouvrant les portes de ma maison. Demain, je vais le suivre en douce pour découvrir où il va sans éveiller la peur.
À mon réveil, je me dépêche de m’habiller, je sors pour l’attendre au coin de la rue en retrait. Quand il arrive, je le talonne en étant désemparée car il se rend au cimetière. Je le regarde s’agenouiller devant une tombe déneigée, il parle tout haut en priant sa femme de venir le chercher maintenant. Et, il sanglote sans arrêt pendant une heure à genoux par ce froid. Je viens vers lui doucement et je lui prends les mains en le serrant dans mes bras.
Il se laisse aller car il est épuisé par cette peine qui le gruge en dedans. C’est là qu’il me raconte que toute sa famille est disparue et que sa tendre épouse est décédée l’été dernier. Je l’écoute en le ramenant prendre un bon thé et des biscuits, je lui tends la main en lui disant qu’il ne sera plus seul à présent...
Il va demeurer avec moi, j’ai besoin de quelqu’un avec qui parlé et prendre des marches. Il m’a souri les yeux humides mais heureux de ne plus vivre dans l’anonymat. Il passera le plus beau temps des fêtes car Okana a un grand cœur et son désir est de rendre son prochain heureux.
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La douleur est comme un arbre tordu par les morsures des grands froids d'hiver...
Citation de Nicole Chaput