So nice...
The piano.
Plage, ressac, galets.
Il est posé, roche d’onyx.
Fragile esquif, Napoléon à Sainte-Hélène.
Les eaux montantes lui lèchent presque l’antre.
Oiseau de feu, il va se faire ode à la joie.
Nocturne, un prélude tressaille
Et la foule, béance en extase, se tait.
La mer se retire sur la pointe des vagues,
Les notes nagent en surface, plongent telles dauphins
Tirant enfants autistes, et l’enfant comprend, l’enfant écoute, l’enfant sourit.
Tel coquillage à l’oreille, le piano
Souffle chofar sons de désert et apothéoses.
La mer s’ouvre, passage et buisson ardent,
Bach allume les étoiles du ciel méditerran.
Au festival inachevé, des âmes passent.
Piano inopportun, sable concertiste.
Sous les portées la plage.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...