Tu t'éveilles tard
Tu prends ton café noir
Tu mets ton manteau noir
Tu déposes de jolies fleurs
Sur une table rongée
Et tachetée
De noirceur
L'univers autour de toi
Baigne dans la beauté
Et la grande joie
Or ; dans tes tréfonds
Il existe encore
Des sentiments
Trop forts
Et moroses
Qui t'empêchent
Sans dételer
De saisir la beauté des choses
Tu claques la portes doucettement
Puis tu sors furtivement
Pour musarder dans les rues
Le regard
Si hagard
Si perdu
Suspendu
Tu arpentes sans répit
Les artères de la cité
Machinalement
Tristement
Sans dessein précis
Tu allumes ton mégot
Tu salues sans placer un mot
Quand l'astre du jour atteint le cœur du firmament
tu te rends chez toi tristement
l'entourage
reproche
ton incurie
mais au fond de toi
raviné par le désarroi
sillonné par l'émoi
une braise est attisée
tu t 'abandonnes au silence
amer
qui te pousse sans pitié
dans un vide sans frontières
tu te laisses enrubanné
par l'indolence
tu t'emmures
dans ta minuscule chambre
garnie d'un tas infini de livres
tu cogites les choses
d'un air ;tantôt sardonique
tantôt morose
mille et une problématiques
qui s'incarnent de façon ironique
au fond de ta mémoire
où s'accumulent le noir
tu te poses un chapelet de questions
qui te jettent au fond d'un continent
mystérieux et intrigant
au coucher du soleil
tu t'abandonnes au sommeil
tu meurs un peu dans tes rêves
jusqu'à a ce que le soleil se lève
MED ROUGIE
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